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Dossier

Les chantiers santé de la rentrée

Aurélien Rousseau, ministre des urgences

Par Cyrille Dupuis - Publié le 08/09/2023
Aurélien Rousseau, ministre des urgences

Le nouveau ministre de la Santé, ancien dircab d'Élisabeth Borne, s'installe à Ségur en pleine crise de l'hôpital et de la médecine libérale
LUDOVIC MARIN

Budget de la Sécu sous contrainte financière, attractivité des carrières à l'hôpital, cadrage des négociations avec les médecins libéraux sur fond de guérilla tarifaire… : le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, se trouve confronté à des attentes fortes et à des dossiers minés. Tour d'horizon.

Contrairement à son prédécesseur, il n'est pas médecin pourtant Aurélien Rousseau est chargé de soigner sans délai les maux d'un système de santé dont les acteurs libéraux comme hospitaliers se disent plus que jamais à bout de souffle (notre dossier).

Urgences exsangues, fuite des personnels, perte de sens : le feu couve à nouveau à l'hôpital où, trois ans après le Ségur de l'été 2020, les blouses blanches réclament des signaux forts pour redonner de l'attractivité aux métiers du soin, au-delà des avancées obtenues sur la pénibilité et le travail de nuit. La pression s'intensifie également en médecine de ville, où des centaines de généralistes, furieux du règlement arbitral a minima qui a porté la consultation à 26,50 euros, ont choisi l'arme de la fronde tarifaire. Le cadrage politique du nouveau round de négociations avec la Cnam, sera à cet égard un marqueur fort. 

L'ex-dircab d'Élisabeth Borne, qui fut patron de l'ARS francilienne aux heures les plus sombres de la crise du Covid, devra aussi éviter les chausse-trappes politiques sur le front du projet de loi de financement de la Sécu (PLFSS) examiné à l'automne, sous forte contrainte financière. Un exercice acrobatique déjà marqué par plusieurs polémiques sur la hausse des franchises médicales ou le contrôle renforcé des arrêts de travail. Autres dossiers où des résultats sont attendus : les pénuries de médicaments, le basculement promis sur la prévention et le délicat projet de loi sur la fin de vie.  

Aurélien Rousseau, qui n'a pas hésité à évoquer le « temps des preuves » dès sa nomination avenue de Ségur, devra surtout montrer sa capacité à peser dans les arbitrages face à Bercy. Une faiblesse politique qui a contribué au départ de François Braun.

C.D.