Une diminution de l’inflammation et du stress oxydatif

Bénéfices de l’entraînement physique chez les plus âgées

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Publié le 03/12/2020

Une petite étude sur des femmes de 71 ans montre que les plus entraînées ont moins de perturbations métaboliques dues à l’âge et que l’entraînement physique peut apporter ces améliorations.

Crédit photo : phanie

Lors du vieillissement, les perturbations métaboliques et l’état pro-inflammatoire qui survient peuvent-ils être atténués par l’activité physique et/ou par des interventions nutritionnelles ? C’était la question posée par cette étude (1), qui a évalué si la condition physique et l’entraînement physique (EP) atténuaient l’inflammation du tissu adipeux (TA), en particulier en association avec une supplémentation en oméga-3, et si l’EP pouvait contribuer à une réduction de l’insulinorésistance et une amélioration de la santé métabolique chez les personnes âgées.

L’effet de la condition physique a été déterminé en deux temps. D’abord par comparaison transversale des femmes âgées physiquement actives ou en bonne forme physique (groupe entraînées) vs des femmes sédentaires ou en moindre forme physique (groupe sans entraînement) : 71 ± 4 ans, n = 48. Deuxième temps, une intervention randomisée en double insu de 4 mois d’EP (avec ou sans supplémentation en oméga-3 : n = 55.

La condition physique a été évaluée par spiro-ergométrie et des tests de condition physique pour les seniors. La sensibilité à l’insuline a été mesurée par clamp hyper-insulinémique-euglycémique. Des échantillons de TA sous-cutané ont été utilisés pour analyser l’expression du gène de l’ARNm, la sécrétion de cytokines et les populations de cellules immunitaires.

Résultats : les femmes ayant un entraînement régulier avaient des marqueurs d’inflammation et de stress oxydatif, une teneur relative plus faible en macrophages CD36 + par rapport aux femmes sans entraînement physique. Des effets similaires ont été reproduits en réponse à un programme d’EP de 4 mois. Les marqueurs d’inflammation et de stress oxydatif étaient corrélés à la sensibilité à l’insuline.

Au total, chez les femmes plus âgées, la forme physique est associée à moins d’inflammation dans le tissu adipeux. Cela peut contribuer à des effets métaboliques bénéfiques obtenus par l’AP. Combinée à l’AP, la supplémentation en oméga-3 n’a eu aucun effet bénéfique supplémentaire.

 

Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes

(1) Terezie Čížková et col. Exercise Training Reduces Inflammation of Adipose Tissue in the Elderly : Cross-Sectional and Randomized Interventional Trial. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 105, Issue 12, December 2020, dgaa630. https :doi.org/10.1210/clinem/dgaa630

 

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr