Chirurgie bariatrique : des résultats positifs à moyen et long terme sur la mortalité et le diabète

Par
Publié le 16/01/2018
bariatrique

bariatrique
Crédit photo : PHANIE

Deux articles parus dans le « JAMA » se penchent sur les résultats de la chirurgie bariatrique sur la mortalité toute cause pour l’un, et le diabète pour l’autre, quelques années après l’intervention chirurgicale.

Le premier montre que les patients obèses opérés présentent un taux de mortalité plus faible au cours des 4 ans de suivi ; le second que l’amélioration du diabète est toujours observable 5 ans après l'opération. Les données manquaient jusqu’à présent sur les conséquences à moyen terme de ce type d’intervention chirurgicale, du fait de l’absence de groupe comparatif, de perte de suivi, de données manquantes et de faible taille des essais.

Dans le premier article, une équipe de chercheurs israéliens a comparé 8 385 patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique (3 636 ont été opérés par anneau, 1 388 par by-pass et 3 362 par sleeve) entre 2005 et 2014, avec 21 155 patients obèses qui ont reçu des conseils de prise en charge de type diététiques et d’hygiène de vie, mais n’ont pas été opérés. Les deux groupes étaient similaires en termes d’âge (46 ans en moyenne), de sexe (65,5 % de femmes) et d’IMC (40,6 et 40,5 dans le groupe chirurgie et le groupe non-chirurgie, respectivement).

Un taux de mortalité plus faible à 4 ans parmi les patients obèses opérés

Les auteurs ont observé que le taux de mortalité parmi les patients opérés était de 1,3 % (105 morts) pendant les 4,3 ans de suivi (1,7 % de morts dans le groupe « anneau », 13 % dans le groupe bypass, et 0,8 % dans le groupe sleeve). Il était de 2,3 % (583 morts) dans le groupe des patients non-opérés, pendant les 4 ans de suivi. La différence absolue est de 2,51 morts en moins pour 1 000 personnes années dans le groupe « chirurgie », par rapport au groupe « non-chirurgie ».

Amélioration du diabète après by-pass maintenue à 5 ans

Le second article présente une étude ayant inclus 120 patients américains et taïwanais souffrant de diabète de type 2 et dont la moitié a subi une chirurgie bariatrique par by-pass tandis que l’autre a seulement reçu des conseils d’hygiène de vie et médicamenteux. Ces 120 patients avaient en moyenne 49 ans, et 60 % étaient des femmes. Les caractéristiques étaient similaires entre les deux groupes (opérés ou non-opérés), en termes d’IMC (compris entre 30 et 39,9) et de niveau d’HbA1c (supérieure à 8 %) et ils ont été suivis pendant 5 ans.

L’objectif évalué par les auteurs était triple : une HbA1c inférieure à 7 %, un LDL-cholestérol inférieur à 100 mg/dl, et une pression artérielle systolique inférieure à 130 mmHg. Après 5 ans de suivi, 13 participants du groupe by-pass (23 %) et 2 du groupe non opéré (4 %) avaient atteint le triple objectif. Concernant l’objectif simple d’une HbA1c inférieure à 7 %, ce sont 31 du groupe by-pass (55 %) et 8 du groupe non-opéré (14 %) qui l’avaient atteint.

Les membres du groupe by-pass présentaient cependant davantage d’effets secondaires (principalement des complications chirurgicales), mais il n’y avait pas de différence en termes de déficience en vitamine B12. Les auteurs estiment qu’un suivi sur le plus long terme est nécessaire pour comprendre si ces bons résultats persistent.


Source : lequotidiendumedecin.fr