La DMO et le score FRAX

Deux outils pour évaluer le risque fracturaire dans le diabète de type 2

Publié le 01/06/2011
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UNE MÉTA-analyse récente a confirmé que le risque relatif de fracture est élevé chez les diabétiques de type 2 âgés : il atteint 1,38 au niveau de l’extrémité supérieure du fémur ; elle a également confirmé que ces patients ont des densités minérales osseuses (DMO) étonnamment plus élevées que la moyenne (1).

Il n’avait en revanche jamais été montré que la DMO, un élément essentiel de la détermination du risque de fracture ostéoporotique, était pertinente chez les diabétiques. C’est ce que AV Schwartz et coll. (Université de Californie, San Francisco) ont entrepris de faire (2).

Trois études observationnelles, une méta-analyse.

Pour cela, ces auteurs ont exploité les données issues de 3 études observationnelles prospectives portant sur l’ostéoporose, l’étude SOF (Study of Osteoporotic Fractures), l’étude MrOS (Osteoporotic Fractures in Men Study) et l’étude Health ABC (Health, Aging, and Body Composition study).

Le premier élément pris en compte dans cette méta-analyse a été le T-score de l’extrémité supérieure du fémur, c’est-à-dire l’écart-type entre la densité osseuse mesurée et la densité osseuse théorique de l’adulte jeune de même sexe, au même site osseux. Le second paramètre a été l’outil FRAX de l’OMS (3). Celui-ci indique, pour chaque patient, son risque absolu de fracture ostéoporotique majeure à dix ans.

Parmi les 770 femmes diabétiques de la méta-analyse, qui ont été suivies en moyenne de 12,6 ± 5,3 ans, une fracture de l’extrémité supérieure du fémur est survenue chez 84 d’entre elles et une fracture non vertébrale a été constatée chez 262 femmes. Parmi les 1 199 hommes des 3 études atteints de diabète de type 2, au cours d’une période de suivi moyenne de 7,5 ± 2,0 ans, une fracture de l’extrémité supérieure du fémur a été constatée chez 32 sujets et une fracture non vertébrale dans 133 cas. Chez les femmes diabétiques, le risque relatif associé à une diminution du T-score de 1 unité a été de 1,88 (intervalle de confiance à 95 %, 1,43 à 2,48) au niveau du col fémoral et de 1,52 intervalle de confiance à 95 %, 1,31 1,75) pour une fracture non vertébrale. Chez les hommes diabétiques et pour les mêmes sites, les risques relatifs ont été respectivement de 5,71 (intervalle de confiance à 95 %, 3,42 à 9,53) et de 2,17 (intervalle de confiance à 95 %, 1,75 à 2,69).

Des scores associés au risque fracturaire.

Le score FRAX a également été associé à une augmentation du risque de fracture en cas de diabète sucré. Pour une élévation de 1 unité de ce score, le risque relatif a été de 1,05 (intervalle de confiance à 95 %, 1,03 à 1,07) au niveau de l’extrémité supérieure du fémur chez les femmes diabétiques, et de 1,16 (intervalle de confiance à 95 %, 1,07 à 1,27) chez les hommes diabétiques. Pour les fractures non vertébrales, les risques relatifs ont été de 1,04 (intervalle de confiance à 95 %, 1,02 à 1,05) chez les femmes et de 1,09 (intervalle de confiance à 95 %, 1,04 à 01,14) chez les hommes.

Toutefois, pour un T-score donné à un âge déterminé ou pour un score FRAX donné, les risques fracturaires sont apparus plus élevés chez les diabétiques que chez les non diabétiques.

Ainsi, chez les diabétiques de type 2 âgés, le T-score de l’extrémité supérieure du fémur et le score FRAX apparaissent associés au risque fracturaire. Ce risque est plus élevé chez les diabétiques que chez les non diabétiques.

Références

(1) Vestergaard P. Discrepancies in bone mineral density and fracture risk in patients with type 1 and type 2 diabetes: a meta-analysis. Osteoporos Int 2007 ; 18 (4) : 427-44.

(2) Schwartz AV, et coll. Association of BMD and FRAX score with risk of fracture in older adults with type 2 diabetes. JAMA 2011 ; 305 (21) : 2184-92.

(3) Kanis JA, et coll. FRAX™ and the assessment of fracture probability in men and women from the UK. Osteoporos Int 2008 ; 19 (4) : 385-97.

> Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8975