Diabète de type 1 : l’effet protecteur du lait maternel passe par les oméga 3

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Publié le 05/05/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne n-3 (ou oméga-3), consommés par le nouveau-né via le lait maternel, joueraient un rôle protecteur face à la maladie auto-immune qu’est le diabète de type 1 (DT1), chez les enfants à haut risque. C’est ce que montrent des chercheurs finlandais dans « Diabetologia », le journal de l’EASD (association européenne pour l’étude du diabète).

L’équipe de l’institut national de la santé d’Helsinki a voulu vérifier si les niveaux d’acides gras sériques pendant l’enfance étaient liés au développement de l’auto-immunité chez les enfants présentant un risque génétique élevé de développer un DT1. Ils ont pour cela mesuré les niveaux d’acides gras (oméga 3 et autres) et la réponse auto-immune associée à la maladie clinique.

Pour cela, ils ont prélevé des échantillons de sang, entre 1997 et 2004, sur près de 8 000 nouveau-nés à haut risque de DT1, à l’âge de 3, 6, 9, 12, 18 et 24 mois, puis chaque année jusqu’à leur 15 ans. Les parents répondaient à un questionnaire dans lequel ils déclaraient si les enfants étaient allaités ou recevaient du lait infantile. Parmi les 7 782 enfants de la cohorte DIPP (Diabetes prediction and prevention), 240 ont développé une auto-immunité. Le sérum prélevé à 3 et 6 mois a été analysé (de même que celui de 480 enfants constituant le groupe contrôle).

Les niveaux d’acides gras chez le nourrisson liés à l’allaitement

Les chercheurs ont observé que des niveaux sériques élevés en acides gras dérivés du poisson (DHA pour acide docosahexaénoïque, et DPA, pour acide docosapentaénoïque) étaient associés à un plus faible risque d’auto-immunité précoce anti-insuline. Ils ont aussi constaté que le statut en acides gras reflétait fortement le type de nutrition : les enfants allaités présentaient ainsi un niveau plus élevé de DPA, de DHA, d’acide palmitique et d’acide pentadécanoïque. Ce taux plus élevé était associé à un risque plus faible d’auto-immunité.

« Notre étude soutient le fait que l’allaitement, ou certains composants du lait maternel, dont les acides gras, sont protecteurs, en particulier par rapport à l’auto-immunité précoce, concluent les auteurs. Le statut en oméga 3 pendant les premiers mois, quand le système immunitaire est en train de se développer, est critique. »


Source : lequotidiendumedecin.fr