Ambulatoire, proximité

En Isère, un réseau bien implanté contre l’insuffisance cardiaque

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Publié le 09/01/2019
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Crédit photo : PHANIE

C’est un réseau ville-hôpital, bien implanté sur le terrain, et qui a fait la preuve de son efficacité dans une prise en charge de proximité des patients atteints d’insuffisance cardiaque. Le réseau des insuffisants cardiaques de l'Isère (Resic 38) a été imaginé au début des années 2000 et vu l’inclusion de son premier patient en 2005. « Un grand travail a été fait en amont, avec tous les professionnels ayant vocation à travailler avec le réseau  : les généralistes, les cardiologues libéraux, les infirmiers, les diététiciens, les pharmaciens et les psychologues. En travaillant d’emblée avec ces professionnels de proximité, nous avons identifié très vite les besoins du terrain », explique la Dr Muriel Salvat, cardiologue coordinatrice du Resic 38.

Le but de ce réseau est d’améliorer la prise en charge des patients en insuffisance cardiaque. «  C’est un enjeu important en France où l’on recense un million de personnes atteintes par cette pathologie. Après 65 ans, il s’agit de la première cause d’hospitalisation », indique le Dr Salvat, en ajoutant que l’objectif est de favoriser la prise en charge des patients en ambulatoire. «  Cela répond à la volonté d’une majorité des patients et cela permet de désengorger les hôpitaux, notamment au niveau des urgences. On essaie ainsi d’assurer une prévention des décompensations cardiaques et de faire baisser les ré-hospitalisations itératives. Quand l’hospitalisation s’impose, on essaie d’organiser les choses en amont pour éviter, quand cela est possible, le recours au Samu ou un passage des urgences. Dans la mesure du possible, on essaie d’orienter le patient directement dans le service où il a l’habitude d’être pris en charge », indique le Dr Salvat.

L’objectif est aussi d’améliorer la qualité de vie des patients, en misant sur une prise en charge de proximité. « On propose aux patients un accompagnement pluridisciplinaire, où les soins médicaux peuvent être complétés par une approche diététique, par un soutien psychologique, par de la kinésithérapie, ainsi que par l'intervention des infirmières, des pharmaciens et de l'équipe du réseau », indique la Dr Salvat, en précisant que la logique du réseau n’est pas d’agir à la place des professionnels de proximité mais de former les uns et les autres puis de les faire travailler ensemble.

« Depuis la création du réseau, plus de 1 000 professionnels ont été formés à la fois sur l’insuffisance cardiaque et sur l’éducation thérapeutique. C’est très important d’assurer ce travail de formation de professionnels qui exercent partout sur le territoire. Cela contribue à lutter contre les inégalités d’accès à des soins d’égale qualité », souligne la Dr Salvat, en précisant que l’impact médico-économique du réseau a été mesuré via une étude de l’Assurance-maladie sur 70 patients. « En six mois, cette étude a montré que notre travail avait permis d’économiser 400 000 euros, principalement en favorisant l’ambulatoire et en diminuant des hospitalisations non indispensables ».

Entretien avec la Dr Muriel Salvat, cardiologue coordinatrice du Resic 38

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr