Hypothyroïdie : à la recherche du substitut idéal

Publié le 04/02/2016
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Il est bien établi maintenant que l’élévation de la TSH n’est pas pathognomonique de l’hypothyroïdie. Elle peut être constatée chez l’obèse, mais aussi chez l’enfant. Les valeurs s’élèvent aussi avec l’âge ; au-delà de 65 ans et isolement, cela ne signifie pas nécessairement une hypothyroïdie. Malgré tout chez les jeunes, l’augmentation de TSH constitue un marqueur de risque cardiovasculaire.

La lévothyroxine assure une compensation commode et efficace de l’hypothyroïdie. Cependant, beaucoup d’arguments laissent penser qu’elle n’assure pas exactement les besoins en T3, ce qui pourrait expliquer notamment la discrète prise de poids observée au décours des thyroïdectomies totales pourtant apparemment correctement substituées par la lévothyroxine. « Ni l’Euthyral ni le Cynomel, qui contiennent de la T3, ne sont satisfaisants. Aussi nous espérons que puissent être développés des mélanges constitués de LT4 et de petites doses de LT3 à libération prolongée et stable, commente le Dr Jean-Louis Wémeau. D’autant que des études, comme celle conduites récemment à Rotterdam, révèlent que, même dans des populations à TSH normale, les troubles du rythme cardiaque sont plus fréquents lorsque le T4 libre est dans la partie haute de la normale. Il nous faudra peut-être en revenir dans l’évaluation de la fonction thyroïdienne, à reconsidérer les taux de T3 et T4, et non seulement de la TSH qui au sens propre constitue le marqueur des besoins de l’antéhypophyse ».

D’après un entretien avec le Dr Jean-Louis Wémeau, professeur émérite, clinique endocrinologique, CHRU de Lille
Dr Maïa Bovard-Gouffrant

Source : Bilan spécialiste