L’avis de l’Anses

Publié le 17/05/2011
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L’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) rappelle que la pratique de régimes amaigrissants « n’est pas un acte anodin » (en particulier pour les adolescentes, les femmes enceintes et les personnes âgées) et qu’elle nécessite un suivi personnalisé. Dans un avis (publié sur anses.fr), l’agence renouvelle les mises en garde qui avaient émané du rapport d’expertise (le « Quotidien » du 29 novembre 2010). Quinze régimes, sélectionnés pour leur popularité, avaient été passés au crible. Les experts avaient notamment pointé leurs conséquences délétères sur le capital osseux, les fonctions rénale et hépatique et leurs effets sur la croissance fœtale chez la femme enceinte. Depuis, de nouvelles contributions (provenant de sociétés savantes – dont la Fédération nationale des associations médicales de nutrition –, d’associations de consommateurs, de promoteurs de régimes et de syndicats professionnels) sont venues renforcer ces conclusions.

L’agence insiste sur le fait que « la recherche de perte de poids par des mesures alimentaires ne peut être justifiée médicalement que par un excès pondéral effectif ». Cette démarche doit faire l’objet d’une prise en charge par des spécialistes – médecins nutritionnistes, diététiciens – qui seront « les plus à même de proposer le régime alimentaire correspondant le mieux aux caractéristiques de la personne », poursuit-elle. L’analyse des données scientifiques a permis de mettre en évidence, sur la base de la littérature scientifique, « des risques cliniques, biologiques, comportementaux, ou psychologiques liés à la pratique des régimes amaigrissants, menés sans recommandation ni suivi d’un spécialiste, très largement diffusés auprès du public dans le commerce et sur Internet ». Elle a aussi établi que la pratique des régimes peut provoquer « des modifications profondes du métabolisme énergétique du corps », lesquelles sont souvent à l’origine du cercle vicieux d’une reprise de poids à plus ou moins long terme. L’ANSES rappelle que « rien ne peut remplacer, en terme de santé, une alimentation équilibrée, diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins ». Avec l’évolution des habitudes alimentaires, l’activité physique régulière est également un bon moyen de réduire les risques de prise de poids. Le surpoids et l’obésité touchent respectivement 32 % et 15 % des personnes de plus de 18 en France.

 STÉPHANIE HASENDAHL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8964