Au congrès de la société européenne pour l'étude du diabète (EASD), à Barcelone, le Pr Guillaume Charpentier de la société française Diabeloop a présenté ce jour la bonne stabilité de leur pancréas artificiel lors de la pratique d'une activité sportive. Le pancréas artificiel Diabeloop comporte une micro-pompe à insuline, un capteur de glucose en continu et l'algorithme de régulation DBLG1.
Ces nouveaux résultats sont issus de l'essai randomisé SP7 qui a testé en vie réelle l'efficacité et la sécurité du pancréas artificiel. Ce dernier avait déjà fait l'objet de publications fin 2018 et en avril 2019.
L'étude SP7 a comparé, chez 68 patients en cross over, la boucle fermée (pancréas artificiel) pendant 3 mois à la maison par rapport à la boucle ouverte — c'est-à-dire le traitement conventionnel par pompe à insuline et mesure en continu du glucose — pendant 3 mois.
Annoncer l'activité physique dans le système
« L'objectif était de s'assurer que le système s'adapte bien à la vie des patients, y compris lors de la pratique sportive », a expliqué Marc Julien, codirigeant de Diabeloop. Dans SP7, les patients étaient encouragés à pratiquer des activités physiques comme d'habitude mais il a été recommandé d'annoncer à l'avance au système l'événement, l'intensité et la durée de l'activité physique.
« La déclaration de l'activité physique dans le système n'est pas une grosse contrainte pour ces patients qui sont déjà obligés de planifier, a répondu Marc Julien. Pour certains, c'est rassurant de savoir que le système prend bien en compte l'information. Plus tôt est faite la déclaration, mieux le système va être capable d'anticiper les besoins en insuline ».
Temps passé dans la cible et hypoglycémies
Dans cette nouvelle analyse, le critère retenu était le temps passé dans la cible les jours avec activité physique par rapport aux jours sans. Le temps passé en hypoglycémie (<0,70 mg/dl) était également observé.
Le temps passé dans l'intervalle 70-180 mg/dl s'est révélé similaire avec (68,2 %+/-1,1%) ou sans activité physique (69,1 +/-1,1%). Tout comme le temps passé dans l'intervalle<70 mg/dl durant le jour (2,3+/-0,2% versus 2,4+/-0,2%) ou la nuit (1,2+/-0,2% versus 1,6 % +/-0,2%).
La mesure moyenne du glucose s'est avérée un peu plus haute avec de l'activité physique (158,6 +/-1,6 mg/dl) par rapport au repos (156,3 +/-1,6 mg/dl) ainsi que son coefficient de variation moyen (32+:-0,5 versus 30,9 +/-0,5%).
Le temps compris dans l'intervalle <70 mg/dl était de 2,2 %, 2,3% et 1,7 % respectivement pour une annonce <30 minutes, 30 à 60 minutes et >60 minutes avant l'activité physique par rapport à 2,3 % sans aucune activité.
Diabeloop marque sa présence au congrès
Pour la première fois cette année, Diabeloop organise un symposium au congrès de l'EASD qui réunira le mercredi 18 septembre le Pr Roman Hovorka, spécialiste britannique du pancréas artificiel, le Pr Pierre-Yves Benhamou, investigateur de Diabeloop et Eric Huneker, codirigeant de Diabeloop.
Le dispositif Diabeloop est en cours d'évaluation pour le remboursement par la CNEDIMTS à la Haute Autorité de santé (HAS).
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