L’évaluation de SOPHIA

Publié le 17/05/2016
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Entrepris par la CNAM-TS dans 19 départements en 2008, élargi à l’ensemble du territoire fin 2012, le programme d’accompagnement SOPHIA (Disease Management) a été évalué par des prestataires externes.

L’adhésion au programme a été de 23 % à un an et 26,7 % à deux ans, plus faible dans les communes les plus défavorisées. Le programme a touché plus d’hommes que de femmes, l’adhésion s’accroît avec l’âge jusqu’à 49 ans, mais elle est moindre ensuite.

Deux aspects ont été évalués : l’effet incitatif du programme sur le recours aux examens nécessaires au suivi du diabète (HbA1c, dosages de lipides, créatininémie, microalbuminurie, ECG et fond d’œil) et les dépenses remboursées par l’Assurance-maladie (AM).

Une régularité de suivi à confirmer

L’accroissement de la pratique des examens après un an était de +3,8 % à + 6,7 % selon les examens (tableau 2). À deux ans, ce taux s’étalait de 0 à +5,2 %. Les auteurs notent en outre un plus grand recours à l’endocrinologue (+ 6 points). Ils mettent en avant un effet de nouveauté, les améliorations à un an s’atténuent à deux ans, soulignant aussi les limites de ces données : une durée d’observation assez brève (2 ans) et l’absence de population témoin, qui oblige à comparer adhérents à non adhérents, alors que ces deux groupes diffèrent (moindre recours à la vaccination antigrippe, moins d’examens de surveillance).

Globalement, l’AM se félicite de ces premiers résultats et compte renforcer l’accompagnement à 2 ans après l’adhésion par courrier et téléphone en ciblant les plus défavorisés.

Mais, pour avoir modéré cette session de posters discutés, je n’ai pas compris comment ce renforcement s’exercerait sur les plus défavorisés. Notons que les programmes d’encouragement téléphoniques doivent être soutenus, au moins 6 appels/an, ce qui ne semblait pas un fait connu ni envisagé par les responsables de la CNAM-TS présents.

Difficile de conclure sur les coûts

L’évaluation de SOPHIA a également constaté un accroissement des dépenses de santé dans le groupe adhérent au programme – soins de ville et actes de consultation externe, indemnités journalière et invalidité – mais de moindres dépenses hospitalières (tableau 3). Ces changements sont jugés modestes ; les commentaires concernant les limites comme les projets de l’AM pour l’avenir de SOPHIA sont identiques.

Le coût de programme SOPHIA lui-même n’est pas communiqué, il était à l’origine supérieur à 100 €/an/patient mais aurait chuté depuis. En somme, dans l’état actuel des choses, on a du mal à faire le moindre commentaire à ce propos.


Source : Bilan Spécialiste