Les iDPP4, mais pas les arGLP1, moins efficaces en cas d'insulinorésistance

Mettons en œuvre la médecine personnalisée !

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Publié le 06/04/2018
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Crédit photo : PHANIE

Le diabète de type 2 (DT2) concerne environ 90 % de l’ensemble des diabétiques. Il ne s’agit pas d’une affection homogène, et des études commencent à en tenter un démembrement physiopathologique, en particulier pour faciliter le choix du traitement le mieux adapté. On est donc dans le cadre de la médecine personnalisée, qui consiste à identifier des paramètres cliniques et/ou biologiques susceptibles d’aider à la prise en charge thérapeutique des patients. Ceux-ci ne répondent pas de la même façon aux différents antidiabétiques, relèvent d’une insulinothérapie plutôt que d’une autre, et c’est l’un des objectifs de la médecine personnalisée que de mettre à notre disposition des marqueurs prédictifs de la réponse aux traitements pharmacologiques.

Une réponse fonction du degré d'insulinorésistance

L’étude Priba (predicting response to incretin based agents) a ainsi voulu déterminer si des marqueurs d’insulinorésistance étaient corrélés avec la réponse glycémique aux inhibiteurs de DPP4 (iDPP4 ou gliptines) à 6 mois dans une cohorte de 254 patients atteints de diabète de type 2, débutant un traitement par cette classe thérapeutique (1). Les auteurs ont trouvé une corrélation négative entre le degré d’insulinorésistance à l’inclusion (C-peptide à jeun, Homa-IR et taux de triglycérides) et l’efficacité sur les glycémies des iDPP4 à 6 mois sur l’HbA1c.

Ils ont ensuite confirmé ce résultat grâce à une base de données du Clinical Practice Research Datalink (CPRD) britannique de 23 001 patients reliant insulinorésistance et taux d’HbA1c à 3 ans chez des malades ayant un traitement iDPP4 – corrélation qui n’est en revanche pas observée avec les analogues de GLP1.

Les auteurs démontrent donc la moins bonne réponse glycémique aux iDPP4 des patients les plus insulinorésistants, tandis qu’une étude précédente avait quant à elle mis en avant que la réduction du taux de triglycérides chez les DT2 améliore cette réponse. Voici donc un progrès réel en faveur d’une médecine personnalisée pour les personnes atteintes d’un DT2… en évitant des traitements peu efficaces, inutiles et coûteux.

Professeur émérite à l’université Grenoble-Alpes
(1) Dennis J. M., Shields B. M., Hill A. V. et al. (MasterMind Consortium). « Precision medicine in type 2 diabetes: clinical markers of insulin resistance are associated with altered short- and long-term glycemic response to DPP-4 inhibitor therapy », Diabetes Care, vol. 41, n o 4, avril 2018, p. 705-712.
https://doi.org/10.2337/dc17-1827

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr