Saxenda : un analogue du GLP-1 dans l’obésité

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Publié le 19/03/2021
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Les personnes en situation d’obésité ou présentant un surpoids associé à des comorbidités peuvent désormais bénéficier d’un médicament pour les aider à perdre des kilos et à limiter les complications liées au poids.
Un traitement indiqué en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique

Un traitement indiqué en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique
Crédit photo : Phanie

Saxenda (liraglutide 3 mg) est désormais disponible en France. Autorisé depuis 2015 par l’Agence européenne des médicaments et développé par le laboratoire Novo Nordisk, cet analogue du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) est indiqué en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique chez les patients ayant un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30 kg/m² ou ≥ 27 kg/m² avec des complications telles que le diabète, la dyslipidémie, l’hyper-tension artérielle ou le syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Saxenda réduit la prise alimentaire : le liraglutide se fixe sur des zones cérébrales impliquées dans la régulation des sensations de satiété et de faim.

La sécurité et l’efficacité de Saxenda sur le contrôle du poids ont été étudiées lors de quatre essais de phase 3, randomisés, en double aveugle, contrôlés versus placebo chez plus de 5 000 patients obèses ou en surpoids. « Près des trois quarts ont perdu plus de 5 % de leur poids initial et 37 % plus de 10 %, rapporte la Pr Martine Laville, présidente du Centre européen pour la nutrition et la santé et médecin au service endocrinologie, diabète et nutrition de l’hôpital Lyon Sud-HCL. Plus d’un patient sur deux maintient une perte de poids supérieure à 5 % après deux années de prise de liraglutide. Saxenda améliore également les paramètres glycémiques en cas de prédiabète ou de diabète de type 2 ». Les effets indésirables les plus fréquents restent, en général, transitoires : nausées, diarrhées, vomissements et constipation.

Une prescription individualisée

Saxenda peut être prescrit par tous les praticiens en charge de l’obésité en ville comme à l’hôpital, mais aussi par le médecin généraliste. « Ce médicament va concerner un grand nombre de patients, indique la Pr Laville. Il trouvera sa place dans une stratégie graduée du traitement de l’obésité et devra être prescrit au cas par cas, selon l’histoire personnelle du patient, ses antécédents, la gravité de sa maladie, ses difficultés à perdre du poids malgré des changements de mode de vie durables ».

Saxenda ne sera pas forcément prescrit à vie. En cas d’obésité, si le patient arrive à perdre le poids escompté, le médicament pourra être arrêté et, éventuellement repris ultérieurement si besoin. Saxenda se présente sous forme de solution injectable en stylos préremplis. Le patient se l’auto-administre, de façon quotidienne et à heure fixe, par voie sous-cutanée (dans l’abdomen, la cuisse ou le bras) avec une escalade de dose de 0,6 à 3 mg. La dose thérapeutique doit être administrée pendant 12 semaines. Au-delà de cette période, si le patient n’a pas perdu au moins 5 % de son poids initial, le traitement doit être interrompu. Par ailleurs, Saxenda est contre-indiqué en cas de grossesse ou d’allaitement, d’antécédents de pancréatite, de cancer du pancréas ou de maladies thyroïdiennes familiales. Les patients sous antidiabétiques doivent adapter leur traitement pour éviter les hypoglycémies.

« Le lancement de ce médicament est attendu depuis très longtemps par les médecins qui s’occupent de patients en situation d’obésité », souligne la Pr Laville. Outre le changement de mode de vie (nutrition, activité physique), la prise en charge de cette maladie chronique peut comporter un soutien psychologique, une éducation thérapeutique, un séjour dans un centre de soins de suite et, pour les patients les plus sévères, une chirurgie bariatrique.

D'après une conférence du laboratoire Novo Nordisk

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin