Sensibiliser les populations précaires

Publié le 04/06/2012
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LA PROGRESSION de la précarité a des conséquences défavorables sur la santé, en particulier sur les personnes diabétiques. De fait, la prévalence de cette pathologie chez les populations précaires est 3 à 4 fois plus élevée qu’au sein de la population générale. « Le comportement alimentaire des personnes en situation de précarité est bien connu : déstructuration des repas, saut du petit-déjeuner, excès de féculents, de produits gras et de boissons sucrés, carences en laitages et en fruits et légumes. L’insécurité alimentaire engendre souvent un déséquilibre glycémique et favorise l’apparition du diabète », souligne le Dr Hélène Bihan, diabétologue à l’hôpital Avicenne à Bobigny. L’opération lancée en Ile-de-France qui devrait être déclinée dans toutes les épiceries solidaires du réseau ANDES à l’échelle nationale, tout au long de l’année 2012, vise à sensibiliser les bénéficiaires des épiceries solidaires aux risques liés au diabète via des conseils en matière d’hygiène alimentaire.

Quatre axes.

Le projet repose sur 4 axes. Les bénévoles de l’ANDES seront formés sur le diabète et les enjeux du malade diabétique ; des brochures et des fiches explicatives sur cette pathologie seront disponibles, en libre-service, dans les épiceries solidaires. Des ateliers culinaires seront également proposés aux bénéficiaires pour leur donner des conseils hygiéno-diététiques spécifiques à la prise en charge du diabète. Enfin, ces derniers pourront être mis en contact avec l’association locale des diabétiques faisant partie de l’AFD.

L’objectif de ces différentes actions est de faire prendre conscience des comportements alimentaires à risque mais aussi, de favoriser la prévention et la prise en charge du diabète. « Notre mission n’est pas uniquement de nourrir les populations précaires. L’aide alimentaire, est pour nous, un moyen de discuter avec ces dernières au sujet de leur vie, de leur avenir et de leur santé. Dans la plupart des épiceries solidaires, les fruits et légumes et les produits manquent souvent. Ce qui n’aide pas les personnes en situation de pauvreté à manger sainement. Pour pallier cette situation, nous avons notamment créé notre propre exploitation maraîchère dans l’Orne. Cela nous permet de rendre les fruits et légumes frais accessibles à nos bénéficiaires et de leur proposer, ainsi, des aliments favorables à leur santé », conclut Guillaume Bapst, directeur de l’ANDES.

*L’Association nationale de développement des épiceries solidaires comprend plus de 230 épiceries sur toute la France.

 HÉLIA HAKIMI-PRÉVOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9135