FAUT-IL rappeler que selon les chiffres de l’InVS (2006) le diabète apparaît comme la cause initiale du décès dans 2,2 % des cas et une cause parmi des causes multiples dans 6,1 % des cas.
La plupart des complications, mortelles ou non, sont liées au fait que le diabétique est un patient à haut risque vasculaire. Dans le passé, on avait mis en lumière le risque microvasculaire et l’on avait raison car les complications ophtalmologistes et surtout rénales du diabète de type 2 sont fréquentes; par exemple, le diabète est présent chez plus du tiers des patients placés sous dialyse rénale. La protection rénale est donc un enjeu majeur du traitement.
Le risque cardio-vasculaire majeur.
Plus récemment, les données se sont accumulées sur le risque cardio-vasculaire du diabète, encore plus préoccupant : le diabète multiplie par 2 à 4 le risque de maladie coronarienne, cette dernière tuant près de 75 % des diabétiques. La gravité des infarctus est également majorée par le diabète avec une mortalité à un an qui est de 44 % chez les hommes et de 37 % chez les femmes, versus, respectivement 33 et 20 % chez les non diabétiques. « On pourrait multiplier les chiffres, souligne le Pr J.-P Guillausseau, mais ces données suffisent à expliquer que la diminution du risque cardio-vasculaire est la priorité du traitement ».
Des généralistes conscients mais pragmatiques.
Les généralistes présents déclarent avoir conscience du haut risque cardio-vasculaire et rénal du diabétique de type 2 et que leur prise en charge intègre cette donnée. Mais ils soulignent les difficultés rencontrées chez les patients qui cumulent souvent plusieurs facteurs de risque. Ils sont parfois amenés à définir des priorités, en particulier quand les anomalies sont légères à modérées. Le Pr Guillausseau admet ces difficultés et accepte ce pragmatisme, tout en soulignant les graves dangers d’un cumul de plusieurs petites anomalies et que l’idéal est d’atteindre les valeurs définies dans les consensus et recommandations, plus exigeantes que chez les non diabétiques. L’important est d’agir sur les facteurs de risque majeurs qui sont le tabagisme et l’hypercholestérolémie. Les prescriptions hygièno-diététiques ne sont pas oubliées même si les généralistes paraissent diversement confiants dans ce domaine, certains soulignant les difficultés à modifier les mauvaises habitudes alimentaires et à faire bouger les sédentaires.
Enfin, en ce qui concerne le traitement antidiabétique, le haut risque vasculaire conduit à un contrôle plus strict pour la majorité des généralistes présents, mais sûrement pas plus agressif. Les dernières études suggérant le rôle nocif des hypoglycémies sur le plan cardio-vasculaire n’ont fait que conforter cette approche progressive, pour ne pas dire prudente.
Au total, le haut risque cardio-vasculaire et rénal du diabète de type 2 paraît bien intégré à la pratique, même s’il n’est pas toujours facile de concilier des données multiples quand on est face à un patient qui est, à chaque fois, un cas particulier, pour les comorbidités et pour le terrain psychosociologique.
(1) Réunion organisée avec le soutien institutionnel des laboratoires Servier.
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points