Diabète de type 1

Un rôle du microbiote

Publié le 18/12/2017
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Avant même l’apparition du diabète de type 1 (DT1), des altérations des MAIT, cellules T invariantes associées aux muqueuses (mucosal-associated invariant T cells) sont présentes, chez le modèle murin comme chez l’homme.

De là à imaginer que les altérations de ces cellules immunitaires intervenant dans l’équilibre du microbiote intestinal pourraient constituer un nouveau biomarqueur du DT1, c’est un pas que les chercheurs français de l’institut Cochin -CNRS/INSERM/Université Paris-Descartes- et du CHU Necker Enfants Malades, APHP ont franchi. Des études de cohortes vont être conduites et un brevet de diagnostic a déjà été déposé, qui, avec quatre marqueurs de surface, pourrait être utilisé en routine à l’hôpital chez les enfants à risque.

Mais ces anomalies de MAIT constituent aussi une cible thérapeutique. En effet, les MAIT ont une action fonctionnelle intestinale. En plus de la différence du nombre de MAIT, un défaut fonctionnel surviendrait chez les MAIT de souris en prédiabète, alors moins efficaces à maintenir la perméabilité intestinale. Or, lorsque la perméabilité intestinale augmente, les bactéries activent le système immunitaire de façon anormale, favorisant les maladies auto-immunes, dont le DT1. C’est pourquoi les chercheurs prévoient d’utiliser des probiotiques afin de lutter contre cette perméabilité intestinale dysfonctionnelle.

Signature inflammatoire

D’autres recherches comparant les muqueuses intestinales de sujets diabétiques de type 1 et sujets sains a constaté une signature inflammatoire distincte et un microbiote spécifique au sein de la muqueuse duodénale, posant la question du rôle de l’intestin et en l’occurrence du duodénum, dans l’attaque auto-immune du pancréas. Plusieurs constats ont été identifiés par une équipe italienne. Primo, les diabétiques de type 1 présentent dans leur muqueuse duodénale une surexpression d’une dizaine de gènes liés à l’inflammation. Secundo, une infiltration de monocytes/macrophages a été mis en évidence chez les diabétiques, confirmant un état inflammatoire spécifique. Tercio, le microbiome de la muqueuse duodénale des patients DT1 est particulier, avec plus de Firmicutes et moins de Protéobacteria et de Bacteroidetes. Une corrélation entre la surexpression de certains gènes inflammatoires dans le DT1 et l’abondance de certaines bactéries dans le duodénum est aussi soulignée.

Laetitia Vergnac

Source : Le Quotidien du médecin: 9628