Une fondation qui monte en puissance

« Notre Fondation, qui en est à sa septième année d’existence, se porte particulièrement bien. Et elle a pris une place importante dans le financement de la recherche française et francophone », se félicite le Pr Michel Marre, président de la Fédération francophone pour la recherche sur le diabète (FFRD).

Créée par la Société Francophone du Diabète (SFD), la FFRD s’est fixée pour objectif de promouvoir et soutenir la recherche sur le diabète et les maladies métaboliques, notamment par le biais de collaborations publiques ou privées. « Chaque année, nous finançons des projets de recherche clinique, fondamentale et translationnelle. Et force est de constater qu’au fil des ans, nous recevons de plus en plus de dossiers de très grande qualité. En moyenne, nous recevons 30 à 35 projets dont 6 à 8 font l’objet d’une présélection et sont ensuite présentés au conseil scientifique de la Fondation pour le choix final », explique le Pr Marre.

Pour l’année 2019, 4 projets ont été distingués et vont faire l’objet d’un financement d’un montant total de 900 000 €. « Au total, 80 % du budget de la Fondation est alloué aux projets de recherche. Et nous délivrons des bourses qui sont sensiblement du même ordre de grandeur que celles de l’Agence nationale de la recherche », précise le Pr Marre.

Quatre projets distingués en 2019

Pour cette année 2019, la Fondation a d’abord souhaité distinguer un projet de recherche fondamentale présenté par la Pr Miriam Cnop du Centre de Recherche en Diabétologie (Université libre de Bruxelles) sur la « modélisation du stress du réticulum endoplasmique et du diabète à l’aide de cellules bêta humaines dérivées des cellules souches ». Dans le domaine de la recherche clinique, c’est le Pr Kamel Mohammedi (Faculté de médecine et hôpital universitaire de Bordeaux) qui a été récompensé pour un projet d’étude de cohorte prospective française multicentrique sur les « déterminants pronostiques du pied diabétique ».

Enfin, la FFRD a aussi choisi deux projets de recherche translationnelle. Le premier est celui du Dr Xavier Prieur (Université de Nantes) sur « la déficience en seipine comme modèle de dysfonctionnement adipocytaire extrême ». Le deuxième projet émane du Dr Guillaume Walthier (laboratoire cardiovasculaire, université d’Avignon) et porte sur le thème suivant « Les édulcorants sont-ils bons pour la santé ? Mieux comprendre les effets sur le métabolisme du glucose et la fonction vasculaire ».

Selon le Pr Marre, la qualité de ces projets reflète le dynamisme et la qualité de la recherche française et francophone dans le domaine du diabète. « En France, la qualité de la recherche fondamentale a toujours été très bonne. La recherche clinique qui, à un moment, était un peu en retrait, a fait de sérieux progrès ces dernières années et atteint désormais un vrai niveau d’excellence », estime le Pr Marre qui se réjouit de la mise en place d’un vaste projet de recherche clinique visant à étudier les complications dans le domaine du diabète de type 1 (lire aussi p. 26). « La Fondation sera le promoteur de cette étude de cohorte SFDT1 dont l’investigateur principal sera le Pr Jean-Pierre Riveline (hôpital Lariboisière, Paris) », précise le Pr Marre. Initiée par la SFD, cette étude a nécessité deux ans de travail collaboratif et a reçu un avis favorable du Comité de protection des personnes (CPP) en décembre 2019. Le projet vise à inclure 15 000 personnes vivant avec un diabète de type 1, avec un suivi tous les 3 ans pendant 30 ans.

exergue : La recherche clinique a fait de sérieux progrès ces dernières années et atteint désormais un vrai niveau d’excellence

Entretien avec le Pr Michel Marre, président de la Fédération francophone pour la recherche sur le diabète (FFRD)