Maladies thyroïdiennes

Une incidence de 2 % chez les adultes

Publié le 02/11/2009
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Crédit photo : S. TOUBON

À LA DEMANDE de la Direction générale de la santé, l’Institut de veille sanitaire a été chargé de mettre en place des études permettant d’identifier les raisons de l’augmentation du cancer de la thyroïde en France – 1 % des cancers – et de répertorier les facteurs de risque. Une étude récente* suggère une interruption de la hausse du nombre de cas, qui pourrait refléter la standardisation des procédures de diagnostic. Les auteurs de l’étude du « BEH » notent que la hausse de l’incidence serait essentiellement due à de meilleures pratiques de diagnostic précoce, voire d’intensification des pratiques chirurgicales, plus qu’à l’accident de Tchernobyl, souvent incriminé.

La progression pourrait être aussi liée à celle des maladies thyroïdiennes bénignes, qui constituent des facteurs de risque de ces cancers. Mais quelle est l’incidence de ces pathologies ? C’est ce qu’ont voulu établir Katia Castetbon et ses collègues avec l’aide des données de la cohorte SU.VI.MAX (SUpplémentation en VItamines et Minéraux AntioXydants), dont les sujets (hommes de 45-60 ans et femmes de 35-60 ans à l’inclusion), suivis entre 1994 et 2002, ont subi des bilans biologiques et cliniques.

Au début du suivi, 5 166 sujets ne présentaient aucune dysthyroïdie. Sept ans et demi après en moyenne, 95 cas avaient été diagnostiqués, 66 d’hypothyroïdie, 16 d’hyperthyroïdie et 13 de thyroïdite, soit une incidence globale des problèmes thyroïdiens de 2 % et d’hypothyroïdie de 1,3 %. L’incidence annuelle pouvant être estimée 267 pour 100 000 (70 chez les hommes et 403 chez les femmes). Quant aux événements morphologiques (3 995 sujets au départ), retrouvés à la palpation mais aussi à l’échographie thyroïdienne, ils ont touché 160 personnes, 24 présentant un goitre simple, 129 un ou plusieurs nodules et 7 à la fois un goitre et des nodules. Après un suivi moyen de sept ans, l’incidence globale des anomalies morphologiques est estimée à 4,6 % et celle des nodules à 3,9 %. L’incidence annuelle moyenne atteignant 651 pour 100 000 (317 pour les hommes et 906 pour les femmes).

Données de référence.

L’incidence de ces maladies est donc relativement élevée dans la population générale, concluent les auteurs, en particulier chez les femmes. Outre leur charge financière pour le système de santé (en 2007, l’assurance-maladie a remboursé 147 millions d’euros pour les bilans hormonaux et 33 millions pour le Lévothyrox), elles représentent un facteur de risque de cancers thyroïdiens. Les données de référence proposées par cette étude, premières du genre en France, seront utiles pour l’identification d’éventuels excès de risque localement.

* Françoise Borson-Chazot et coll., « European Journal of Endocrinology », 2009;160:71.

RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr