Il est bien établi que la concentration plasmatique de glucagon est augmentée de manière inappropriée chez le patient diabétique de type 2, à la fois à jeun et en postprandial. Ceci s’explique par une insulinorésistance des cellules alphapancréatiques mais aussi des altérations de l’insulinosécrétion. L’hyperglucagonémie est plus marquée après une charge orale en glucose que lors d’une perfusion IV de glucose (induisant la même élévation de la glycémie), ce qui suggère le rôle du système digestif dans le développement de l’hyperglucagonémie.
Des auteurs danois ont très élégamment testé cette hypothèse d’une origine secondaire du glucagon en étudiant sur le plan métabolique un groupe de 10 sujets ayant subi une pancréatectomie totale, comparés à un groupe contrôle apparié.
La réalisation d’une pancréatectomie totale est une intervention lourde, qui s’accompagne en parallèle d’une résection chirurgicale d’une partie de l’intestin grêle proximal.
Les patients sans pancréas avaient une glycémie à jeun plus élevée que le groupe contrôle, avec un peptide C indétectable, témoignant de l’absence résiduelle de pancréas endocrine. Cependant, il a été constaté de manière inattendue chez ces patients une concentration plasmatique de glucagon qui n’était pas nulle à jeun (environ 5 pmol/l). Chez les patients sans pancréas, l’ingestion de glucose s’accompagnait d’une élévation de la glucagonémie (jusqu’à environ 18 pmol/l entre 30 et 60 minutes à l’HGPO), ce qui n’était pas observé chez les sujets contrôles. La perfusion IV de glucose (induisant la même élévation de la glycémie) n’induisait pas d’élévation du glucagon chez les sujets sans pancréas, suggérant une participation intestinale à cette synthèse de glucagon. Les auteurs ont scrupuleusement vérifié la validité de leur dosage ELISA du glucagon (spécifique de la forme totale de 29 acides aminés du glucagon) et ils ont effectué une spectrométrie de masse couplée à la chromatographie afin de vérifier la structure chimique de la protéine dosée. Celle-ci correspondait bien à la forme complète de 29 acides aminés du glucagon.
Cette production de glucagon induite par le glucose dans l’intestin s’accompagnait d’une augmentation de la production hépatique de glucose lors de l’HGPO, mise en évidence à l’aide de traceurs.
La question de l’existence éventuelle du même phénomène d’hypersécrétion de glucagon par l’intestin après by-pass mérite d’être étudiée. Plusieurs études avaient en effet montré une augmentation paradoxale de la concentration de glucagon après by-pass.
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