Des cellules bêta pancréatiques créées à partir de cellules de la peau

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Publié le 07/01/2016

Des chercheurs de l’Institut Gladstone, de l’Université de Californie à San Francisco, sont parvenus à produire des cellules productrices d’insuline à partir de fibroblastes humains de l’épiderme, selon un article paru mercredi 6 janvier dans « Nature Communications ».

Saiyong Zhu et ses collègues ont, dans un premier temps, reprogrammé des cellules de la peau en cellules progénitrices de l’endoderme. Déjà réalisées à l’occasion de travaux plus anciens, cette première étape (25 à 32 jours) se décompose en plusieurs séquences de cultures avec différents facteurs de transcriptions et facteurs de croissance (OCT4, Sox2, KLF4, EGF etc...) ainsi qu’un brin d’ARN empêchant l’expression du facteur de transcription suppresseur de tumeur P53.

Vient ensuite une phase d’amplification de ces cellules de 8 jours, au cours de laquelle les scientifiques n’ont observé aucune apparition de cellules tumorales.

La recette de la dernière différenciation

Les cellules progénitrices du mésoderme ont ensuite été guidées pour se transformer en précurseur de cellules pancréatiques puis en cellules bêta pancréatiques. Jusqu’à présent, cette dernière étape était encore impossible à franchir, car aucun médiateur capable d’induire la différenciation en cellules bêta pancréatiques n’avait encore été identifié.

Pour la découvrir, les scientifiques ont greffé des cellules progénitrices de pancréas sous le foie de souris immunodéficientes, et ont observé qu’elles avaient la capacité de se spécialiser en différents types cellulaires, dont les cellules endocrines sécrétrices d’insuline : ils ont en effet observé une augmentation de la concentration en peptide C consécutive à une augmentation de la glycémie de l’animal. Ils ont par la suite réussi à favoriser cette différenciation à l’aide la combinaison d’un inhibiteur de la voie Notch, de vitamine C et d’un agoniste des canaux calciques.

Les cellules ainsi produites se sont révélées capables de produire de l’insuline en réponse aux élévations de la glycémie une fois implantées chez des souris. « Nos résultats démontrent pour la première fois que la peau d’un humain adulte peut être utilisée pour générer rapidement et efficacement des cellules pancréatiques dont le comportement est similaire à celui des cellules bêta pancréatique », se réjouit le Dr Matthias Hebrok, de l’Université de Californie.


Source : lequotidiendumedecin.fr