Épidémiologie, histoire, diagnostic

Hépatite C : les recommandations européennes (1)

Publié le 06/10/2011
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1) Épidémiologie

1.1) On estime que 130 à 210 millions d’individus sont infectés de façon chronique par le VHC dans le monde (3 % de la population).

En Europe de l’Ouest, la prévalence varie de 0,4 % à 3 %.

Elle est plus élevée en Europe de l’Est et au Moyen Orient. C’est en Égypte que la prévalence de l’infection de l’infection est la plus élevée (de l’ordre de 9 %, avec des pics atteignant 50 % dans certaines zones rurales).

1.2) La transfusion sanguine a été un facteur majeur de propagation de l’infection jusqu’au début des années 1990. Ce n’est plus le cas depuis le dépistage sérologique (et dans bon nombre de pays européens par biologie moléculaire).

Actuellement, la contamination se fait surtout par l’usage de drogue par voie veineuse ou nasale (encadré 1).

1.3) On reconnaît 6 génotypes du VHC (1 à 6) et de nombreux sous-types.

Le génotype 1 est le plus répandu (avec une plus forte prévalence du génotype 1b en Europe et du génotype 1a aux États-Unis).

Le génotype 3a est particulièrement fréquent chez les usagers de drogue.

2) Histoire naturelle

2.1) L’infection aiguë par le VHC est asymptomatique dans 30 % des cas.

En Europe, le VHC est responsable de 10 % des hépatites aiguës.

L’infection par le VHC évolue vers la chronicité dans 50 % à 90 % des cas.

2.2) L’infection chronique par le VHC s’associe à une atteinte hépatique de degré variable (inflammation, fibrose) qui est indépendante du génotype et de la charge virale.

La progression des lésions hépatiques se fait habituellement sur plusieurs décennies. Elle est plus accélérée dans les circonstances indiquées dans l’encadré 2.

En fonction de ces co-facteurs, entre 10 et 40 % des sujets contaminés développent une cirrhose.

En cas de cirrhose, le risque de décès suite à une de ses complications est d’environ 4 % par an et celui de l’incidence du carcinome hépatocellulaire (CHC) est de l’ordre de 1 à 5 % par an.

Le VHC est la cause principale de survenue d’un CHC en Europe. En France, il a été calculé que le pic de mortalité due à cette étiologie était à venir (2).

2.3) Le VHC peut aussi parfois entraîner des manifestations extra-hépatiques (encadré 3).

3) Diagnostic de l’infection

3.1) Le diagnostic d’une infection chronique repose sur la présence :

- d’anticorps dirigés contre le VHC : sérologie, (tests immuno-enzymatiques) et :

- la détection de l’ARN du VHC : biologie moléculaire (si possible actuellement une PCR [Polymerase Chain Reaction] en temps réel).

3.2) Les recommandations de l’EASL concernant le diagnostic d’une hépatite C sont résumées dans l’encadré 4.

Réponse

L’affirmation 2.1) comporte une inexactitude. En effet, l’infection aiguë par le VHC est asymptomatique dans 50 % à 90 % des cas (et pas dans 30 % des cas).

Pour en savoir plus

1) European Association for the Study of the Liver. EASL Clinical Practice Guidelines : Management of hepatitis C virus infection. J Hepatol 2011;55:245-264.

2) Deuffic-Burban et al. Impact of viral eradication on mortality related to hepatitis C: a modeling approach in France. J Hepatol 2008;49:175-183.

 Dr CLAUDE EUGÈNE Clinique Saint-Louis, Poissy.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9019