Estomac et jéjunum
Le premier cas est un enfant de 18 mois qui, depuis cinq jours, a des douleurs abdominales hautes. L’abdomen est souple, non douloureux ; le transit est normal. La radiographie montre dix sphères métalliques haut situées. L’absence de progression de ces éléments conduit à faire une laparotomie. On découvre 10 aimants sphériques adhérents dans l’estomac et le jéjunum distal. Une pression de nécrose sur la paroi intestinale entre des sphères adhérentes a provoqué une fistule gastro-jéjunale. On fait une résection et une anastomose. L’évolution est totalement favorable.
Fausse appendicite
Le deuxième patient est un enfant de 8 ans qui est vu pour des douleurs de la fosse iliaque droite avec des signes d’appendicite aiguë. Or à l’intervention, l’appendice est normal. En revanche, on découvre de multiples fistules entre l’iléon terminal et le cæcum, ainsi que deux aimants adhérents de 2 cm de long en travers de fistules. On doit pratiquer une hémicolectomie droite.
Jouets
L’ingestion accidentelle de corps étrangers aimantés, qui était jadis rare, est devenue plus fréquente du fait d’un accroissement du nombre de jouets ayant des composants magnétiques, indiquent les auteurs. Si un seul aimant est ingéré, il peut être éliminé spontanément dans les selles. Mais l’ingestion de plusieurs aimants ou d’un seul aimant et d’une pièce métallique peut les conduire à s’aimanter avec des forces atteignant 1 300 g, comprimant alors l’intestin et provoquant fistule et perforation.
Depuis 2006, il y a eu de nombreuses alertes canadiennes et américaines concernant les jouets qui comportent de petits composants aimantés qui peuvent être ingérés.
« La survenue de ces deux cas dans un court laps de temps dans une petite région du Royaume-Uni, indiquent les auteurs, soulève le problème d’autant qu’aucune alerte n’a été émise au Royaume-Uni. Les parents doivent être alertés sur les risques potentiels de perforations et fistulisations intestinales silencieuses liées à l’ingestion accidentelle d’aimants par les enfants. De plus, le diagnostic est souvent retardé car il est difficile d’obtenir une histoire précise de l’ingestion de corps étranger – ce qui a été le cas dans nos deux observations. »
« Les parents devraient être alertés sur les risques liés à l’ingestion d’aimants particulièrement chez les jeunes enfants », concluent-ils.
Anil Thomas George, Sandeep Motiwale, « The Lancet », vol. 379, 23 juin 2012 (correspondance).
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