Les troubles fonctionnels intestinaux

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Publié le 11/02/2019
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intestin irritable

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Crédit photo : Phanie

Questions à se poser

1. De quels symptômes se plaint-il ? Douleurs abdominales, digestion lente et difficile, ballonnement, aigreur d’estomac, transit perturbé, mauvaise tolérance de certains aliments, lourdeur d’estomac, inconfort.

2. A-t-il des antécédents personnels ? RGO, fatigue chronique, céphalées, lombalgies, symptômes urinaires, fibromyalgie, dyspareunies (2).

3. Existe-t-il des pathologies associées (fibromyalgies, syndrome de fatigue, etc.) ?

4. Existe-t-il des critères alarmants : âge du patient (supérieur à 50 ans), antécédents familiaux de troubles fonctionnels intestinaux ou de cancer colique, amaigrissement, sang dans les selles, symptômes nocturnes (insomnie), prise d’antibiotiques.

Ce qu'il faut faire

1. Examiner le patient en appréciant l’ancienneté et la chronicité des symptômes, les signes de gravité, l’impact de l’alimentation, les prises médicamenteuses, le retentissement sur l’activité professionnelle et la qualité de vie.

2. En l'absence de critères alarmants, réaliser un bilan biologique (NFS, ionogramme, CRP) et échographie abdominale.

Le traitement

• rassurer le patient - traitement symptomatique (antispasmodique) ;

• lui donner des conseils diététiques (régime d’éviction de certains aliments sans être trop strict) ;

• proposer des traitements alternatifs si le patient est en faveur de ces thérapies (homéopathie, etc.).

Mise en place d'une nouvelle consultation en fonction de réponse au traitement et de l’évolution des symptômes.

3. Forme avec diarrhée prédominante : effectuer une exploration – coprologie des selles (recherche de parasites) – ne pas méconnaître la maladie cœliaque.

4. Si critères alarmants : adresser au spécialiste en gastroentérologie pour bilan et traitement spécifique.

Ce qu'il faut retenir

1. Nécessité de faire un diagnostic d’élimination d’une cause organique

2. Pas de traitement spécifique potentiellement curateur

3. Référer au spécialiste si critères alarmants

(1) GF Longstreth , WG Thompson, WD Chey et al. Gastroentérology,130,1480, 2006
(2) WE Whitehead , E Palsson, KR Jones. Gastroenterology 122, 1140, 2002.
D'après un entretien avec la Dr Juliette Tchuenbou, hépatogastroentérologie, cancérologie et Présidente de l'Association des Médecins Africains de France. Pôle Santé Léonard de Vinci (Chambray-les-Tours)

Dr Isabelle Stroebel

Source : Le Quotidien du médecin: 9723