L’HÉPATITE C fait partie des principales causes de maladies chroniques du foie et les experts déplorent qu’une forte proportion de patients infectés ne soit pas détectée précocement. Plus de la moitié des personnes infectées ne seraient dépistées qu’à un stade avancé de la maladie.
« Il faut augmenter le dépistage pour augmenter le traitement à un stade précoce. Lorsqu’on attend trop (fibrose extensive) on ne fait qu’augmenter les facteurs de résistance », a déclaré le Pr Albert Tran (Nice).
L’hépatite C augmente les risques de décès dans la population générale. L’amplitude de bénéfice du traitement est plus importante chez les patients présentant une fibrose, mais il faut aussi traiter les autres patients. En effet, les études ont montré une diminution de la morbi-mortalité avec un traitement chez les patients VHC+ qui ont des transaminases normales, a expliqué Pr Philippe Mathurin (Lille).
Les développements thérapeutiques attendus pour les prochaines années portent essentiellement sur le VHC de génotype 1 (VHC1) qui est à la fois le plus répandu dans les pays occidentaux, mais aussi celui pour lequel le taux de guérison est le plus faible (moins de 50 %) alors qu’avec les génotypes 3 et 4 ce taux peut atteindre 80 à 90 %.
Les données de l’étude Prove 3
De nombreux produits sont actuellement en développement : un nouvel interféron avec une administration toutes les deux semaines, des antiprotéases (bocepravir, telaprevir), des antinucléases…
L’inhibiteur de protéase telaprevir associé au traitement standard (bithérapie ribavirine + interféron pégylé) permettrait selon les données cliniques déjà disponibles (étude Prove 3) d’atteindre chez des patients infectés par le VHC1, non répondeurs au traitement standard ou rechuteurs, un taux de guérison à six mois allant de 24 à 53 % par rapport au groupe témoin qui a un taux de guérison de 14 %. Les effets secondaires les plus fréquents sont le rash et l’anémie. Surtout, la durée du traitement pourrait être réduite. Un traitement pendant douze semaines semble suffisant. L’apparition rapide de résistances virales aux antiprotéases interdit de les utiliser seules.
« L’avenir est donc à la trithérapie, voire la quadrithérapie…et il n’est pas impossible qu’une partie des patients n’est plus besoin d’interféron dans le futur. On va vers un traitement complexe. Il est donc essentiel d’optimiser l’adhérence au traitement », a déclaré le Pr Marc Bourlière (Marseille).
Conférence organisée par Janssen-Cilag dans le cadre des Journées Francophones d’hépato-gastroentérologie et d’oncologie digestive, avec le Pr Albert Tran (CHU Nice), le Pr Philippe Mathurin (CHU Lille), le Pr Marc Bourlière (hôpital Saint-Joseph, Marseille) et le Pr Jean-Michel Pawlotsky (hôpital Henri-Mondor, Paris)
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