Des initiatives… au quotidien

Publié le 09/02/2012
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• Dr Emmanuelle Cerf, médecin chargée de mission à la direction de l’offre médico-sociale, secteur personne âgées, ARS Nord-Pas-de-Calais : un dossier unique pour simplifier l’admission en EHPAD

« Médecins traitants et médecins coordonnateurs sont parties prenantes depuis fin novembre dans l’expérimentation d’un nouveau dossier d’admission testé par les ARS en Alsace, Pays-de-Loire, Centre ou bien encore dans le Nord-Pas-de-Calais, avant que le ministère ne décide de l’éventuelle généralisation de ce nouvel outil au niveau national. L’idée est de simplifier l’entrée des personnes âgées dépendantes en EHPAD tant pour les familles que pour le médecin traitant. Appelé à livrer des éléments médicaux et administratifs pour établir ou non l’adéquation de la personne avec l’établissement susceptible de l’accueillir, ce dossier d’admission unique téléchargeable* doit simplement être complété par le médecin traitant et la famille. En faisant la synthèse de l’identité de la personne, son mode de vie, des aides éventuelles mises en place à domicile, mais aussi de ses antécédents, son niveau de dépendance, ses traitements en cours et de ses besoins médicaux, ce dossier unique facilite l’examen rapide d’une demande d’entrée en établissement. Parmi les 350 EHPAD du Nord-Pas-de-Calais sollicitées, 67 établissements ont expérimenté ce nouvel outil qui présente des informations très homogènes et facilite le travail du médecin traitant. Ce dossier unique est très attendu dans les EHPAD de notre région. Nous manquons de médecins coordonnateurs et observons qu’ils ne restent en moyenne pas plus de deux ans dans le même établissement. Raison de plus pour faciliter le travail du médecin traitant qui n’aura pas à s’adapter à différents questionnaires. Cette initiative devrait considérablement améliorer les échanges d’informations entre les praticiens libéraux, l’établissement et les familles pour mieux prendre en charge le patient. »

*Sur le site du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, des URPS ou des ARS concernées

• Mourad Rebbani, directeur de l’EHPAD Le Clos des Oliviers, à Nice : communicant, organisateur, curieux et rigoureux

« Le médecin coordonnateur est un expert, un esprit curieux de toutes les recommandations nouvelles, mais aussi un bon communicant ! En lien avec les personnes âgées, les familles, mais aussi l’ensemble du personnel de l’établissement et ses confrères, ce médecin est le manager sur lequel je m’appuie pour l’organisation et la continuité de la prise en charge. En lien avec l’infirmière coordinatrice, il partage et diffuse les bonnes pratiques médicales gériatriques auprès de l’ensemble des intervenants, y compris auprès du médecin traitant qui suit et connaît son patient parfois depuis plus de 20 ans. Le médecin coordonnateur est un bon pédagogue, dynamique dans la mise en place des contraintes réglementaires actuelles et nouvelles. Il est l’un des piliers de la commission de coordination gériatrique de l’établissement, de la maîtrise du risque infectieux, de l’évaluation de nos résidents internes et externes et joue un rôle clé dans la certification de notre établissement. »

• Dr Renaud Marin la Meslée, médecin coordonnateur d’EHPAD à Saint-Jean-de-Luz, membre du SNGIE (syndicat national des généralistes et gériatres intervenants en EHPAD) : mieux reconnus et plus présents

« S’il nous permet d’être mieux reconnu, le décret du 2 septembre dernier qui encadre notre exercice nous impose aussi d’être plus présents. Le temps de coordination est désormais clairement distingué du temps des soins. Des précisions bien utiles pour résister aux pressions qui peuvent s’exercer pour faire des économies dans les établissements. J’ai exercé dans un EHPAD où s’est déclarée une épidémie de gale ; dans un autre, un cas de tuberculose est apparu parmi les membres du personnel. À chaque fois, les services de la DASS sont intervenus avec beaucoup d’efficacité. Nous ne saurons pas faire aussi bien, car nous n’avons pas les mêmes moyens et je m’inquiète de plus avoir ce recours aux services de l’État. Il n’est pas question de devenir les internes de garde des médecins traitants ; le temps compté des médecins coordonnateurs – qui ont souvent beaucoup à faire en quelques heures auprès de patients âgés, en moyenne, de 88 ans – exige pas mal de dextérité. »

 PROPOS RECUEILLIS PAR L. M.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9081