Médecins coordonnateurs: 2 000 postes à pourvoir

Un exercice prometteur auprès des patients âgés

Publié le 09/02/2012
Article réservé aux abonnés
1328753855322299_IMG_77083_HR.jpg

1328753855322299_IMG_77083_HR.jpg

1328753853321995_IMG_77045_HR.jpg

1328753853321995_IMG_77045_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

AUJOURD’HUI, près de 700 000 personnes vivent en maison de retraite dont les trois quarts sont accueillis en établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Ces résidents dont l’âge moyen avoisine les 85 ans se multiplient. De récentes mesures renforcent le rôle et les missions des médecins coordonnateurs qui assurent leur suivi médical.

Car compte tenu de leur âge avancé ou de leurs antécédents, les résidents qui optent pour ces solutions d’hébergement sont massivement des patients. Au niveau national, les trois quarts d’entre eux seraient atteints d’au moins une affection cardiovasculaire, notamment d’hypertension artérielle. Plus de huit sur dix souffrent d’une affection neuropsychiatrique, plus d’un tiers présentant un syndrome démentiel. Autant d’indicateurs rappelés à l’occasion des premières assises des médecins coordonnateurs qui se sont déroulées à Paris en novembre dernier. Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, avait alors insisté : dans ce contexte, « les médecins coordonnateurs limitent le recours à l’hospitalisation, participant aux 2 milliards d’économies réalisées sur ce plan l’an dernier ».

La médicalisation des établissements, attendue de longue date, bénéficie de crédits, même si le chantier de la dépendance est en suspend. Parmi les 400 millions d’euros de mesures nouvelles annoncées dès cette année, 140 millions d’euros sont destinés à médicaliser 45 % des places qui ne le sont pas encore dans les EHPAD. Ces moyens sont débloqués au moment précis où un décret (pris le 2 septembre 2011) définit le temps d’exercice et les missions des médecins coordonnateurs. « Les temps de coordination sont désormais affichés et clairement distingués du temps des soins. Plus question de se soustraire à la présence d’un médecin coordonnateur imposé. Au moins 9 heures par semaine dans les petits établissements, même si le décret ne fixe rien de précis pour les toutes petites structurent de moins de 44 places », fait valoir Renaud Marin le Meslée, médecin coordonnateur et représentant du syndicat national des généralistes et gériatres intervenants en EHPAD (SNGIE). « En complétant leurs missions, ce texte pose aussi le principe d’un contrat d’intervention en EHPAD imposant la réciprocité des obligations et des devoirs tant des établissements que des médecins. Ce décret créé par ailleurs une instance finalement pilotée par le coordonnateur permettant de débattre de grandes orientations du projet de soins au cœur des établissements », ajoute le Dr Bernard Oddos, de la CSMF.

De nombreux postes à pourvoir.

L’organisation plus claire de l’exercice des médecins coordonnateurs leur offre de la souplesse. La proportion parmi eux de praticiens salariés exclusifs augmente et l’on voit de plus en plus de jeunes femmes médecins choisir ce salariat sur un ou plusieurs EHPAD, sans activité libérale aucune. Souvent capacitaires en gériatrie, elles exercent sur 2 ou 3 établissements ou ont une autre activité salariée en centres de soins ou en médecine administrative. La fonction de coordination attire également désormais des médecins dont les profils, de plus en plus différents, se dessinent dans le dernier bilan démographique de l’Ordre. Ainsi, parmi les médecins libéraux ayant dévissé leur plaque l’an dernier, bon nombre semblent rejoindre les rangs des médecins coordonnateurs, issus à 67 % de la médecine générale. Les médecins retraités actifs complètent donc ces nouveaux effectifs puisque, désormais, 6 % des postes correspondent à des retours à l’emploi.

Mieux défini et plus attractif, cet exercice qui allie discernement et diplomatie, écoute et conseil tant auprès des aînés que de leurs familles, offre de multiples possibilités. Aujourd’hui près de 2 000 postes restent à pourvoir : près d’un tiers des EHPAD du Nord-Pas-de-Calais ou des Pays-de-Loire recherchent encore leur médecin coordonnateur.

 LAURENCE MAUDUIT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9081