10 préconisations clé « Insuffisance d’analgésie au cours de la césarienne sous anesthésie périmédullaire : prévention - prise en charge immédiate et différée »

Publié le 30/06/2020
Article réservé aux abonnés

1. L’insuffisance et l’échec d’analgésie sont définis comme toute anesthésie périmédullaire conduisant à un complément souhaité par la patiente.

2. Une analgésie péridurale imparfaite pendant le travail obstétrical expose au risque d’échec de conversion de la péridurale analgésique en péridurale anesthésique pour la césarienne en cours de travail. L’échec peut cependant également survenir lors d’une césarienne programmée avec une rachianesthésie et les mêmes critères de bonne pratique sont requis.

3. L'évaluation de l'adéquation du niveau sensitif avant l’incision repose sur la sensation de toucher léger ou de froid. Un niveau sensitif supérieur bilatéral et symétrique en T6 au toucher ± en T3 au froid est requis.

4. Le confort exprimé par la patiente est tout aussi important que l'évaluation du niveau d'anesthésie. L’existence d’un inconfort majeur doit être pris en compte.

5. Il est préconisé qu’en cas de suspicion d’acidose fœtale l’obstétricien décide du degré d’urgence de la césarienne et communique de manière intelligible avec les autres acteurs, par exemple à l’aide d’un système de communication simplifié et validé en équipe, type code couleur.

6. Il est préconisé de réaliser une anesthésie générale en présence d’une insuffisance d’anesthésie constatée juste avant ou dès l’incision pour césarienne code rouge.

7. Il est préconisé de réaliser une pause opératoire en cas de douleur per-opératoire afin d’évaluer et traiter la douleur de manière adaptée au contexte.

8. Il est préconisé de réaliser une anesthésie générale en cas d’échec de la gestion médicamenteuse de la douleur, même avant clampage du cordon.

9. Il est préconisé de tracer l’insuffisance d’analgésie en cours de césarienne, de renforcer l’anesthésie locorégionale et/ou générale, d’accompagner la naissance et de débriefer l’expérience douloureuse avec l’équipe, en particulier les soignants impliqués dans la prise en charge.

10. Une évaluation des pratiques pourrait être préconisée avec comme indicateurs le taux et les indications des césariennes en extrême urgence mais également le taux de conversion en anesthésie générale suite à un échec d’APM.

SFAR, CARO, CNGOF, SFMP, Ciane, Césarine, Sofrasims, CNSF


Source : lequotidiendumedecin.fr