C'est d'outre-tombe que le Dr Jan Karbaat pourrait bien prochainement prononcer, un certain nombre de fois, cette phrase mythique : « Je suis ton père. »
La ministre néerlandaise de la Santé vient en effet d'ouvrir, pour les enfants qui le souhaiteraient, la possibilité d'accéder à leur dossier de la clinique MC Bijdorp. Dans ce « centre de fertilité » du sud des Pays-Bas, le Dr Karbaat, disparu en avril dernier à l'âge de 89 ans, dirigeait la banque de sperme.
Son management répondait à des méthodes si peu conventionnelles qu'on accuse aujourd'hui le bon docteur d'avoir à de multiples occasions utilisé son propre sperme au lieu de celui du donneur choisi. Une vingtaine d'enfants auraient été ainsi conçus.
L'ouverture des archives de la clinique – confiées à un centre médical universitaire où elles pourront être consultées après autorisation – marque un nouvel épisode dans cette affaire rocambolesque. Récemment, le tribunal de Rotterdam a autorisé le prélèvement ADN sur les affaires personnelles de Jan Karbaat, réclamé par 22 Néerlandais issus d'une fécondation in vitro et par leurs parents. Problème : les résultats de ces tests resteront secrets jusqu'à ce qu'un jugement sur le fond autorise la comparaison avec l'ADN des Néerlandais nés sous FIV.
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