Une polémique est née en France sur l’utilisation des bandelettes sous-urétrales (BSU) synthétiques (polypropylène) dans la chirurgie de l’incontinence urinaire d’effort (IUE) féminine. Cette polémique fait suite à la médiatisation de complications, rares, et à la suppression de l’autorisation des prothèses vaginales pour la chirurgie du prolapsus (matériel et problématique différentes). Les BSU restent la meilleure option dans la prise en charge chirurgicale de l’IUE, un symptôme handicapant qui touche une femme sur trois. Les traitements non chirurgicaux (perte de poids, rééducation périnéale) doivent toujours être proposés en priorité, mais peuvent s’avérer insuffisants. D’autres interventions sont réalisables, mais sont généralement moins efficaces (injections péri-urétrales) ou plus lourdes (sphincter artificiel).
Si la pratique des BSU doit être poursuivie, il est important qu’elles soient posées dans de bonnes conditions : information préalable sur les complications possibles (exposition vaginale de la bandelette, douleurs chroniques, infection ou rétention urinaire), chirurgien spécifiquement formé et ayant une pratique régulière, et suivi ultérieur pour détecter d’éventuelles complications.
C’est dans ce contexte qu’un arrêté a été publié au Journal Officiel en octobre 2020 pour encadrer cette pratique. Il autorise la pose des BSU en France pour une durée minimale de 3 ans. Outre l’évaluation pré-opératoire et l’information des patientes, il rend obligatoire la validation de l’indication en réunion de concertation pluridisciplinaire et le suivi 12 mois après la pose.
* Service de gynécologie-obstétrique, CHU Carémeau, Nîmes ** Service de chirurgie gynécologique, Hôpital Jeanne de Flandre, CHRU Lille
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