Chikungunya : une découverte moléculaire pour un meilleur modèle d’étude

Publié le 07/05/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

Des Français sont à l’origine d’une découverte sur le virus du Chikungunya qui ouvre des perspectives pour l’étude de cette infection, dont les mécanismes moléculaires ne sont pas encore bien élucidés. Ces travaux pourraient permettre la mise au point d’un modèle animal d’étude plus adapté.

Les travaux de l’équipe de Marc Lecuit (Unité de biologie des infections à l’Institut Pasteur, à Paris, avec des collaborateurs de l’INSERM et du CNRS) a permis d’identifier un facteur cellulaire spécifique de l’espèce humaine, impliqué dans la multiplication intracellulaire du virus du Chikungunya. Ce facteur est une protéine nommée NDP52 qui est présente dans les cellules ciblées par le virus. Lecuit et coll. montrent que chez les humains, NDP52 a la capacité de se lier à une protéine virale, nsP2. L’interaction « favorise la multiplication du virus dans les cellules, et donc la progression de l’infection par le virus du Chikungunya ». Chez la souris, NDP52 ne favorise pas l’infection (l’interaction NDP52/nsP2 ne se fait pas).

Plus proche de l’homme

En 2008, cette équipe avait développé le premier modèle animal permettant d’étudier la maladie humaine, ce qui a déjà permis de mieux comprendre la physiopathologie du virus, d’identifier des cibles tissulaires et d’évaluer des traitements. « La découverte du facteur humain NDP52 ouvre de nouvelles perspectives pour la mise au point d’un meilleur modèle animal, plus proche de l’homme », soulignent les chercheurs.

Le virus du Chikungunya, identifié pour la première fois dans les années 1950 en Tanzanie, a émergé en 2005 dans l’océan Indien et provoqué une vaste épidémie qui a notamment touché l’île de la Réunion. En 2007, le virus a fait son apparition en Europe. En 2010, deux cas autochtones de chikungunya ont été recensés en France métropolitaine. Un dispositif de surveillance estivale du vecteur, Aedes Albopictus ou moustique tigre, a été mis en place en 2006. Il a été relancé le 1er mai dans 8 nouveaux départements portant à 17 le nombre des départements où le moustique est implanté.

European Molecular Biology Organization Reports, 26 avril 2013.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr