Dans notre rubrique Du bien-fondé des expressions françaises, suite à un abondant courrier, nous nous pencherons aujourd’hui sur « On n’est pas sorti de l’auberge ».
A priori, rien n’incite à sortir de l’auberge, puisque c’est un lieu plutôt accueillant offrant le gîte et le couvert, moyennant finances. Il faut retrouver l’origine de cette expression dans l’argot qui désignait l’auberge comme la prison, dans laquelle on savait quand on entrait, beaucoup moins quand on en sortirait.
Mais il semble que cette expression ait perdu de son bon usage, car on l’entend désormais mêlée à toutes sauces, dans des situations où avant d’envisager d’en sortir il faudrait déjà qu’on y soit entré ! Elle est aujourd’hui plus employée pour conjurer un sort dont point le spectre que pour réellement constater qu’on n’est pas encore tirés d’affaires.
En vertu du fait que rien ne distingue en dehors de la position qu’on prend par rapport à elle, une porte de sortie d’une porte d’entrée, à vouloir sortir d’une situation dans laquelle on n’est pas entré, on encourt le risque que la porte de sortie soit une porte d’entrée.
En conclusion nous ne pouvons que prôner, si ce n’est l’abstention complète de cette expression, tout du moins un usage plus circonstancié après marquage rigoureux de la porte.
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