Des spécialistes dénoncent les insuffisances de la lutte contre la tuberculose

Publié le 06/09/2012
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Crédit photo : BSIP

À la fin du mois d’août, une étude publiée dans « The Lancet » alertait sur l’augmentation inquiétante des tuberculoses multirésistantes.. Cette fois, c’est le « New England Journal of Medicine » qui souligne les insuffisantes de la lutte antituberculeuse dans le monde et appelle à redoubler les efforts en la matière. « Pendant trop longtemps nous avons accepté les différences dans les standards de traitement entre ceux qui vivent dans les pays et ceux que la maladie touche dans les autres contrées du monde », regrette le Pr Salmaan Keshavjee, coauteur de l’essai publié à l’occasion du 200e anniversaire de la revue « NEJM ».

« L’histoire de la tuberculose est d’une certaine façon l’histoire de la médecine moderne, souligne le Pr Paul Farmer », l’autre co-auteur.

Zéro décès

« L’histoire de la résistance aux antituberculeux est celle de la plupart des maladies infectieuses pour lesquelles ont été développés des antibiotiques efficaces. » Les deux spécialistes rappellent que des protocoles efficaces contre la tuberculose mutirésistante existent et sont connus depuis des décennies. « Pourtant, seulement 0,5 % des nouveaux diagnostics dans le monde bénéficient d’un traitement considéré comme une référence aux États-Unis », notent-ils. Parmi les plus fragiles – les enfants ou les personnes infectées par le VIH – très peu ont une prise en charge appropriée. Les auteurs comparent le peu de ressource consacrée à la lutte antituberculeuse aux fonds mobilisés dans le combat contre l’infection par le VIH. Le sida est, à leurs yeux, un exemple de ce qui peut être accompli lorsque coexistent de meilleurs traitements et outils diagnostics mais aussi volonté politique et financements suffisants.

Les auteurs invitent la communauté internationale à se donner des objectifs élevés : « zéro décès lié à la tuberculose ». Cela implique l’adoption de mesures qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité aux États-Unis et en Europe comme la recherche active des personnes déjà malades mais aussi le traitement des tuberculoses latentes.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr