Sociétés savantes et associations impliquées dans la défense des patients diabétiques et de ceux infectés par le VIH enjoignent le Gouvernement à accorder une place prioritaire dans la stratégie nationale de vaccination contre le Covid-19.
Dans un communiqué de presse, la Fédération française des diabétiques (FFD) et la Société francophone du diabète ont ainsi demandé plus de clarté quant à la place des patients atteints de diabète : « quand ces personnes vulnérables pourront-elles toutes être vaccinées ? Font-elles ou non partie de la liste des personnes particulièrement vulnérables, pouvant bénéficier de la vaccination depuis le 18 janvier sur prescription médicale sans critère d’âge ? ». La fédération rappelle que toutes les données épidémiologiques concluent à la forte vulnérabilité des diabétiques face aux formes sévères de l'infection.
Une définition à clarifier
Un problème majeur est soulevé : la définition des publics vulnérables éligibles à la vaccination que fournit le ministère de la Santé. L'attribution des vaccins se base en effet sur une liste établie par la Haute Autorité de santé (HAS) et élargie depuis le 18 janvier à la suite des recommandations du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale présidé par le Pr Alain Fischer. En plus des personnes âgées de plus 75 ans, la vaccination est ouverte aux patients atteints de « polypathologies » ou d'au moins deux défaillances d'organes. La FFD aimerait que le gouvernement confirme que le diabète avec une complication entre dans ces cas de figure. Elle demande aussi au Gouvernement « de faire le nécessaire pour qu’il n’y ait aucune entrave logistique venant perturber le déroulement efficace de la campagne de vaccination ».
L'immunodépression, un facteur de risque
Pour leur part, la Société française de lutte contre le sida (SFLS) et l'association de patients TRT-5 CHV demandent que les personnes vivant avec le VIH et immunodéprimées soient elles aussi priorisées dans le programme de vaccination contre le Covid-19.
« Pour l’heure, on manque encore de données solides sur le plan méthodologique concernant les interrelations entre VIH et Covid-19, explique l'association et la société savante dans un communiqué commun. Néanmoins l’immunodépression semble être un critère important de vulnérabilité et de mortalité face au Covid19. » Ils citent ainsi l’étude ISARIC 4C menée en Grande Bretagne pendant la première vague de Covid-19. Cette dernière a montré que l'infection par le VIH multiplie par près de 3 le risque de mortalité au cours des 28 jours suivant une infection par le SARS-CoV-2.
La SFLS et le TRT-5 CHV ont saisi la HAS afin que les personnes vivant avec le VIH non contrôlé sur le plan immunovirologique puissent être priorisées dans la liste des personnes actuellement vaccinables.
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