Dose de rappel contre Omicron : une activité neutralisante robuste au moins jusqu'à trois mois selon des Allemands

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Publié le 08/02/2022
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Crédit photo : S.Toubon

Dans une population de sujets âgés, l'activité neutralisante face à Omicron se maintient au moins trois mois après administration d'une dose de rappel. C'est ce que montre une étude allemande parue en preprint dans « Medrxiv ».

« Notre étude démontre la capacité du rappel avec un vaccin à ARNm à induire une activité neutralisante contre Omicron et fournit des informations essentielles sur la durabilité de la réponse vaccinale dans la population âgée très vulnérable, résument les auteurs. Le variant Omicron (BA.1) récemment apparu est associé à une réduction marquée de la sensibilité à l'activité de neutralisation sérique induite par le vaccin et est donc particulièrement préoccupant pour les personnes âgées. »

Les chercheurs ont étudié l'activité sérique neutralisante face à la souche de Wuhan (Wu01) et aux variants Delta et Omicron chez 37 individus âgés en moyenne de 82 ans. Les participants ont été suivis pendant 10 mois après leur primo-vaccination à deux doses et jusqu'à 4,5 mois après le rappel (les trois doses ont été faites avec le vaccin de Pfizer-BioNTech). 

Une activité détectable durable chez 81 % des participants

Après la primo-vaccination, les sérums ont été prélevés à un et cinq mois. Les deux doses ont entraîné une activité neutralisante détectable chez 95 % des individus contre Wu01 et 84 % contre Delta, avec un déclin respectif du titre sérique d'un facteur six et septrespectivement au cours des 4 mois suivants. En revanche, l'activité contre Omicron restait peu ou pas détectable après primo-vaccination.

La dose de rappel a été administrée sept mois après les deux premières doses, et un échantillon de sérum a été obtenu un mois plus tard. Face à Wu01 et Delta, les titres neutralisants ont été multipliés d'un facteur de plus de 50. La dose de rappel a aussi entraîné une activité neutralisante robuste contre Omicron chez 89 % des individus (33/37). « Sur les quatre non-répondeurs, un participant souffrait d'une hémopathie maligne active et n'a développé aucune activité neutralisante quels que soient le variant et le moment », précisent les auteurs.

Le suivi effectué jusqu'à 3,5 mois après le rappel (106 jours en médiane) montre un déclin semblable de l'activité neutralisante quel que soit le variant, mais cette activité se maintient toutefois. Concernant Omicron, 81 % des participants ont gardé une activité détectable (soit 91 % des individus ayant une activité détectable juste après le rappel).

« En l'absence de vaccins spécifiques à Omicron, l'immunisation de rappel est essentielle pour réduire le risque de complications sévères », estiment ainsi les chercheurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr