En Afrique, l'épidémie de SARS-CoV-2 pourrait toucher 250 millions de personnes

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Publié le 15/05/2020

Crédit photo : AFP

Près d'un quart de milliard d'Africains pourraient être infectés dans les 12 mois à venir par le SARS-CoV-2, selon une modélisation d'experts de l'OMS publiée dans le « BMJ Global Health ». Environ 190 000 d'entre eux pourraient en mourir, à moins que des mesures urgentes de contrôle de l'infection ne soient prises d'urgence.

Ces travaux indiquent que les habitants du continent africain sont moins exposés à l'infection que ceux des autres régions du globe, mais que l'impact de la pandémie sur les systèmes de santé pourrait y être bien plus dévastateur. Les auteurs estiment que 22 % du milliard d'habitants que compte l'Afrique pourraient être infectés d'ici un an.

La modélisation inclut 47 pays de la région Afrique. À la date du 29 avril, 45 d'entre eux ont reporté des cas de Covid-19. Les chercheurs estiment que les différents modèles mathématiques utilisés jusqu'ici prenaient insuffisamment en compte les caractéristiques environnementales et sociales de la région Afrique. En intégrant ces nouvelles variables, les auteurs ont estimé que la pandémie est plus lente en Afrique que dans les autres continents mais qu'elle pourrait durer plus longtemps, « possiblement pendant plusieurs années », préviennent les auteurs.

Les pays les plus petits sont les plus exposés

Tous les pays de la région ne sont pas à égalité devant le SARS-CoV-2. Les petits pays comme l'Île Maurice, les Seychelles et la Guinée Équatoriale sont plus vulnérables, alors que les pays les plus peuplés (Niger, Mauritanie et Tchad) le sont moins. Parmi les pays les plus grands de la région, le Cameroun, l'Afrique du Sud et l'Algérie sont les pays qui devraient connaître la prévalence la plus grande.

Sur les 250 millions de malades attendus d'ici un an, 37 millions d'entre eux en moyenne devraient présenter des symptômes, 4,6 millions devraient être admis à l'hôpital, et 150 000 malades devraient décéder.

Au-delà des décès directs, les auteurs pointent le fait que la surcharge des services de santé par l'épidémie va handicaper les efforts en faveur de la lutte contre le VIH, la tuberculose, le paludisme et la malnutrition. « Les pays de la région africaine de l'OMS doivent étendre leurs capacités hospitalières pour réduire les conséquences de l'extension de l'épidémie », insistent les auteurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr