Italie, une infirmière accusée d’avoir fait semblant de vacciner sept mille personnes

Publié le 05/05/2017
ITALIE VACCIN

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Crédit photo : PHANIE

Accusée d’avoir fait semblant de vacciner quelque 7 000 individus dont 5 400 enfants, Emanuela Petrillo a été mise en examen par le parquet de Trévise. L'infirmière âgée de 31 ans, risque 4 à 10 ans de prison plus une amende à triple zéro pour faux, abus de pouvoir et escroquerie.

L’affaire a commencé lorsque le directeur de la section régionale de la Sécurité sociale de Trévise décide d’effectuer des contrôles post-prophylaxie. Une opération de routine réalisée à partir d'un échantillon de la population de moins de 15 ans. Soit 22 enfants. Ce sont les résultats de cette enquête qui ont interrompu le parcours d’Emanuela Petrillo, 20 enfants n’ayant pas développé les anticorps et 2 seulement partiellement.

500 familles rappelées

Les 500 familles de la région dont les enfants ont été vaccinés par Emanuela Petrillo, sont rappelées pour faire revacciner leurs enfants. Le deuxième volet prend en ligne de compte la totalité des individus ayant eu affaire avec l’infirmière depuis 2009, c'est-à-dire au total, entre 6 000 et 7 000 individus. Un chiffre qui s’explique par le fait que l'infirmière a travaillé dans deux villes, Udine et Trévise.

Sommée de s’expliquer devant une commission d’experts nommés par le centre de sécurité sociale régional, la jeune femme se défend épaulée par son avocat. Elle est accusée d’avoir mis la santé des enfants en danger et d’avoir manqué au serment de Florence Nightingale le pendant de celui d’Hippocrate. Les experts évoquent le mouvement anti-vaccins dont l’une des têtes d’affiche vient d'être condamnée par l'Ordre des médecins mais Emanuela Petrillo se défend bec et ongles. « J’ai toujours été pour la prophylaxie et j’ai toujours vacciné tous les enfants », affirme la jeune femme. Soit, mais ses collègues affirment que chose étrange, « les enfants qu’elle vaccinait ne pleuraient jamais. On avait l’impression qu’elle posait l’aiguille sur le bras et faisait semblant ». Pour sa défense, l’infirmière argue de ses bons résultats universitaires. « J’ai obtenu les félicitations du jury lorsque j’ai décroché mon diplôme. Et à l’université, j’ai appris une technique novatrice qui permet de piquer le patient sans qu’il s’en rendre compte », argumente Emanuela Petrillo. Pour l’heure, la justice et la sécurité sociale enquêtent. L’infirmière risque la radiation et une amende de plus d’un million d’euros à titre de dédommagement. Le parquet s’interroge aussi sur la destination des doses de vaccin fournies par le ministère de la Santé et qui n’ont pas été inoculées.

De notre correspondante Ariel F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr