Cette année, la Journée mondiale contre le sida du 1er décembre sera articulée autour du thème « Connais ton statut ». Car si les progrès thérapeutiques ont révolutionné la vie des patients, trop de patients échappent encore au dépistage.
En effet, la France n'atteint pas encore l'objectif fixé d'ici à 2020 par UNAIDS en 2014 – 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut/90 % des personnes dépistées sont traitées/90 % des personnes traitées ont une charge virale indétectable –, puisque selon une étude parue dans « Eurosurveillance », elle se situe à 85/91/97.
Des actions à toutes les échelles
« La France sans sida n'est pas encore une réalité. Des progrès en termes de dépistage, de prévention, mais aussi de lutte contre les discriminations sont essentiels, a souligné Hugues Renson, vice-président de l'Assemblée nationale et député La République en marche, lors des 23es États généraux des élus locaux contre le sida (ELCS). L'engagement doit se faire à toutes les échelles : locale, nationale et internationale. »
En 2015, la France témoignait de sa volonté d'améliorer le dépistage en autorisant la vente d'autotests en pharmacie ; ils sont également distribués gratuitement par les associations de lutte contre le sida grâce à des financements locaux et régionaux. Ce dispositif, déjà récompensé par le prix Galien France en 2016, vient tout juste de se voir décerner le prix Galien International, lors du 1er Forum Galien Afrique qui s'est déroulé au Sénégal. En marge de la journée mondiale, la mairie de Paris a lancé la campagne « Le test est dans le sac » et distribue des autotests jusqu'au 2 décembre. Cette volonté de renforcer l'accès aux autotests devrait se poursuivre au-delà de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
L'association Vers Paris sans sida, la mairie de Paris et la Caisse primaire d’assurance-maladie ont en effet annoncé cette semaine des mesures concrètes en faveur du dépistage. En particulier, Paris expérimentera au cours de l'année 2019 la possibilité pour toute personne de se faire dépister gratuitement dans un laboratoire d’analyses médicales, à la demande et sans prescription.
Cibler les populations clés
Eve Plenel, directrice de Vers Paris sans sida, estime qu'il est urgent d'agir à Paris : la capitale « concentre un cinquième des nouvelles infections et les Parisiens sont huit fois plus exposés au VIH que les autres ». Depuis sa création en 2016, l'association Vers Paris sans sida œuvre à transmettre un message essentiel pour lutter contre la sérophobie : les patients sous traitement antirétroviral qui ont une charge virale indétectable ne transmettent pas le virus.
« Nous ciblons essentiellement les populations clés les plus exposées : hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, migrants, trans, travailleuses du sexe… », souligne Eve Plenel. « Nous adaptons les campagnes selon la réalité et les besoins de ces populations », ajoute-t-elle, donnant l'exemple de vidéos de prévention à destination des gays présentées par un certain Dr Naked. Vers Paris sans sida s'associe également à des associations telles qu'Afrique Arc-en-ciel, association LGBT afro-caribéenne. « Nous organisons des actions au cours de leur soirée et proposons aux volontaires de se faire dépister », illustre Eve Plenel.
Pour lutter contre les discriminations, ECLS milite pour que la lutte contre les LGBT-phobies et le sexisme soit déclarée grande cause nationale 2019.
Du 3 au 10 décembre, l’Assemblée nationale accueillera l’exposition intitulée « Portraits de Vi (h) es », qui regroupe des photos et témoignages de patients et dont ECLS est partenaire.
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