Journée mondiale de lutte contre le sida : Santé publique France lance une nouvelle campagne de lutte contre les discriminations

Par
Publié le 01/12/2020

Crédit photo : DR

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida ce 1er décembre, Santé publique France lance une campagne destinée à lutter contre les discriminations liées à la séropositivité VIH.

Intitulée « vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre », la campagne est visible en affichage et sur Internet depuis le 26 novembre et se poursuivra jusqu’au 28 décembre. Elle veut faire changer de regard sur les personnes séropositives, en particulier les populations les plus touchées par le VIH - hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et migrants d’Afrique subsaharienne.

Le thème cette année a été retenu au vu des différentes enquêtes KABP4. Si neuf personnes sur dix acceptent de travailler en compagnie d’une personne vivant avec le VIH, seule une sur deux accepterait d’avoir des relations sexuelles avec elle en utilisant un préservatif. Par ailleurs, en 2016, 49 % des hommes séropositifs ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ont rapporté des discriminations dans leur vie sexuelle en raison de leur statut sérologique.

Convaincre de l'efficacité du TasP

C'est dire le chemin qui reste à parcourir pour convaincre de l’effet préventif des traitements antirétroviraux (TasP). La campagne veut faire passer le message qu'un patient infecté par le VIH-1 sous traitement ne peut pas transmettre l'infection à sa ou son partenaire, comme l'ont démontré un essai dans le " New England Journal of Medicine " en septembre 2016 et plus récemment, l'étude PARTNER chez des couples gays sérodiscordants.

Ces données sont encore mal connues, y compris des principaux intéressés. En 2016, l’enquête européenne EMIS2 menée auprès d’hommes gays et bisexuels montrait que 41 % des répondants ne connaissaient pas l’effet préventif du traitement antirétroviral. Les visuels de la nouvelle campagne de Santé Publique France se donnent aussi pour objectif de rappeler que la séropositivité n’est pas une identité, ni un frein aux relations amoureuses.

Le dépistage heurté par le Covid

La nouvelle campagne de communication portera également sur l’importance du dépistage, dont les résultats mitigés en France sont la principale barrière en travers de la route vers les objectifs 90-90-90 (90 % de patients dépistés, 90 % des patients dépistés mis sous traitement et 90 % des patients sous traitement ayant une charge virale indétectable).

Selon le Bulletin de santé publique relatif à la surveillance du VIH et des IST bactériennes, publié à l’occasion du 1er décembre, 6,2 millions de sérologies VIH ont été réalisées en 2019 par les laboratoires de biologie médicale. Si l’activité de dépistage a progressé ces dernières années (+10 % entre 2014 et 2018, + 6 % entre
2018 et 2019), la pandémie de Covid-19 a entraîné une forte diminution du recours au dépistage en 2020. Lors du premier confinement, le nombre de sérologies a diminué de 56 % entre février et avril 2020.


Source : lequotidiendumedecin.fr