Centres de dépistage et de prévention des infections sexuellement transmissibles

La fusion est toujours à l’étude

Publié le 13/02/2014
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Crédit photo : BSIP

Les Consultations de dépistage anonyme et gratuit du VIH (CDAG) ont été crées en 1988. Elles se sont étendues progressivement dans toute la France. Financées par l’Assurance-maladie, elles se tiennent dans des centres de santé (hôpitaux ou centres de santé habilités). Initialement dévolues au dépistage du VIH, ces CDAG prennent en charge depuis les années 1990 le dépistage du VHB et du VHC.

Antérieurement à la mise en place des CDAG, les Dispensaires antivénériens (DAV) avaient pour mission le diagnostic et le dépistage de toutes les IST. Relevant de la compétence des départements jusqu’en 2004, ils sont devenus, suite à la loi de recentralisation, les Centres d’information de dépistage et de diagnostic des IST (CIDDIST) et du VIH, financés par l’État.

Deux types de structures, deux sources de financement, des missions voisines voire identiques. Un objectif : augmenter et coordonner l’offre de dépistage et de prévention du VIH, des hépatites virales et des Infections sexuellement transmissibles (IST). Ce constat a amené une proposition de fusion des CDAG et des CIDDST, qui a abouti en 2012 à une réflexion par le ministre des Affaires sociales et de la Santé en concertation avec l’Assurance-maladie, la direction générale des collectivités territoriales et les acteurs de la lutte contre le VIH/sida, à partir de scenarii établis par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) en 2010.

La fusion devrait amener à des structures de type polyvalentes, des centres de dépistage des IST, du VIH et des hépatites. Il n’y aurait pas de structures spécifiques pour chaque pathologie. Le suivi et les soins des IST classiques, comme la blennorragie, les infections à C. trachomatis, la syphilis et l’herpès, pourront être délivrés dans ces centres en ambulatoire. En cas de VIH ou d’hépatite, les patients seraient orientés vers des spécialistes libéraux ou hospitaliers.

« L’idéal, insiste le Pr Jean-Luc Schmit, serait un grand nombre de centres complémentaires de l’action des médecins généralistes ce qui simplifierait la démarche des personnes grâce à l’anonymat. Le dépistage du VIH est encore trop tardif, il faut favoriser l’accès au dépistage, y compris grâce aux tests rapides d’orientation diagnostique, qui maintenant sont disponibles également dans les structures associatives habilitées. En 2013, 5,2 millions de tests VIH ont été pratiqués dont seulement 8 % dans les CDAG. Il faudra également articuler les actions de ces nouveaux centres avec les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF), organiser des actions hors les murs vers les populations à risque, coupler avec la mise à jour des vaccinations et envisager à long terme des liens vers d’autres domaines concernant la sexualité. Et pourquoi pas, à plus long terme, envisager des Centres de santé sexuelle ».

Le projet devrait être intégré dans les travaux préliminaires à l’élaboration de la loi relative à la stratégie nationale de santé.

Entretien avec le Pr Jean-Luc Schmit, chef du service de pathologies infectieuses et tropicales, CHU d’Amiens, responsable du groupe Prévention de la SPILF.

Dr Brigitte Martin

Source : Bilan spécialistes