C’est l’histoire d’un « médecin » de campagne. Le Dr Yem Chroeum, 55 ans.
Son procès s’est ouvert mardi dans son pays, le Cambodge ; il encourt la prison à vie.
Les chefs d’accusation ? « Meurtre », « inoculation intentionnelle du virus du sida » – en pratique : la contamination d’un village entier (plus de cent personnes, dont des enfants et des vieillards).
L’arme du crime ? Des seringues usagées, utilisées et réutilisées pour piquer toute une patientèle. La défense de l’accusé ? Il ne se rendait pas compte du risque.
Et pour cause : Yem Chroeum doit aussi répondre d’un « exercice illégal de la médecine » ; il est un « médecin non-enregistré », un de ces praticiens improvisés qui sont apparus au Cambodge après la chute des Khmers rouges, lesquels ont décimé les rangs des médecins diplômés, nombreux parmi les deux millions de morts causés par le régime.
Le Cambodge ne compte que 0,2 médecin pour 100 000 habitants, un niveau similaire à l’Afghanistan – pour mémoire, le ratio en France est de 3,2 médecins pour 100 000 habitants.
Révélée l’an dernier, l’affaire « Yem Chroeum » a mis en lumière cette indigence du système de santé cambodgien. Face au scandale, le ministère de la Santé a promis de mettre fin au phénomène des médecins sans licence.
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