Le risque accru de Covid sévère associé à la DMLA pourrait avoir une base génétique

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Publié le 05/01/2023
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Crédit photo : Burger/Phanie

Une étude coréenne avait déjà suggéré que la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) était associée à un risque accru de complications graves de l'infection par le Sars-CoV-2, y compris l'insuffisance respiratoire et le décès (25 %), ce risque se révélant supérieur à ceux associés au diabète de type 2 (21 %) et à l'obésité (13 %).

Pour comprendre cette association, des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Boston ont émis l’hypothèse de facteurs de risque génétiques communs et ont disséqué l'architecture génétique commune entre la DMLA et le Covid (maladie grave, hospitalisation et infections). Leurs résultats sont publiés dans le « Journal of Clinical Medicine ».

Leur analyse leur a permis d’observer une corrélation génétique significative entre la DMLA et l'infection Covid mais aussi d’identifier de nouvelles associations significatives à l’échelle du génome près du gène PDGFB (Platelet Derived Growth Factor Subunit B). Ce gène, qui est impliqué dans les modifications anormales des vaisseaux observées dans la DMLA, joue un rôle dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Les chercheurs ont également mis en évidence que des formes sévères de Covid étaient associées à la DMLA.

Une potentielle piste thérapeutique

« Notre analyse donne du crédit aux études cliniques précédentes qui ont révélé que les personnes atteintes de DMLA ont un risque plus élevé d'infection au Covid et de maladie grave, et que ce risque accru peut avoir une base génétique », commente l'un des auteurs de l’étude, le Dr Lindsay Farrer, chef du service de génétique biomédicale de l’université de Boston, dans un communiqué.

Les chercheurs ont également analysé les relations causales entre les variations du gène PDGFB, la concentration de la cytokine Pdgfb dans le sang, la DMLA et la sévérité du Covid. Selon eux, leurs données suggèrent que la diminution de l'activité du gène PDGFB et de la concentration sérique de la protéine correspondante pourrait réduire la gravité du Covid, en particulier chez les personnes âgées.

« Les stratégies thérapeutiques combinant une thérapie anti-VEGF (un traitement actuel de la DMLA qui limite la croissance des vaisseaux sanguins dans l'œil pouvant nuire à la vision) avec des antagonistes pour bloquer la signalisation PDGF ont été considérées comme encore plus efficaces que le VEGF seul et sont actuellement à l'étude dans des essais cliniques », souligne un autre des auteurs, la Pr Manju Subramanian, ophtalmologue.


Source : lequotidiendumedecin.fr