Traditionnellement, le discours sur l'état de l'union du président des États-Unis prononcé le 5 février dernier vise à afficher les objectifs prioritaires du locataire de la Maison Blanche pour l'année à venir. Que Donald Trump ait profité de l'occasion pour affirmer sa volonté « d'éliminer l'épidémie de VIH aux États-Unis dans les 10 ans à venir » n'a donc rien d'anodin.
Depuis cette annonce, le département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis a publié une « factsheet » dans laquelle ils détaillent les leviers qui seront actionnés pour parvenir à une réduction de 75 % du nombre de nouvelles infections d'ici à 5 ans, et de 90 % d'ici à 10 ans.
Les services américains envisagent d'assigner des équipes pluridisciplinaires dédiées aux 48 comtés, aux 7 États américains (Oklahoma, Arkansas, Missouri, Mississippi, Kentucky Caroline du Sud, Alabama), ainsi que San Juan et Puerto Rico qui regroupent plus de la moitié des nouvelles infections aux États-Unis.
Ces équipes, baptisées « HIV HealthForce » seront chargées d'analyser les problématiques locales et d'aider à la mise en place de politiques spécifiques pour promouvoir le diagnostic et l'administration précoce du traitement, ainsi que les méthodes de prévention, et notamment la prophylaxie post-exposition.
Soutien prudent de l'IAS
Si elle salue « l'objectif ambitieux » affiché par Donald Trump, la Société internationale sur le sida (IAS) rappelle que ces déclarations ne sont pas cohérentes avec « la politiques et la rhétorique » du président américain « ciblant directement les trans- et plus généralement la communauté LGBT, les consommateurs de drogue injectable, les minorités ethniques, les réfugiés, les travailleuses du sexe et les droits sexuels des femmes ». Une des premières décisions du président Trump a en effet été de mettre fin au financement fédéral du réseau américain du planning familial.
Pour s'attaquer à l'épidémie d'infection par le VIH, il faudra « plus que du traitement et des programmes de prévention, rappelle l'IAS, le congrès et l'administration américaine devront revoir les politiques qui augmentent le risque d'infection et renforcent la stigmatisation et l'injustice sociale et de genre, incluant les mesures de bannissement des trans de l'armée ou le démantèlement des programmes publics à destination du public LGBT. »
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