Propagation, hospitalisation : les dernières données anglaises et danoises sur le sous-variant BA.2 d'Omicron

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Publié le 24/01/2022
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Crédit photo : PHANIE

En pleine cinquième vague épidémique liée à Omicron, une nouvelle forme du Sars-CoV-2 fait couler de l'encre : le BA.2. Il s'agit d'un « sous-variant issu d'Omicron que l'on retrouve essentiellement au Danemark, que l'on trouve aussi au Royaume-Uni. On l'a identifié par technique de séquençage sur le territoire national », a indiqué Olivier Véran le 20 janvier, interrogé sur le sujet lors de la conférence de presse sur les nouvelles mesures de lutte contre le Covid. Pour l'heure, ce sous-variant « ne change pas la donne », a indiqué le ministre de la Santé.

Dans son avis actualisé du 20 janvier, le Conseil scientifique Covid-19 détaille : « Au niveau mondial, le variant Omicron représente 94 % des virus circulants avec plusieurs sous-types : BA.1, BA.2, BA.3 et ceux non affectés aux lignages BA.1-3. Le sous-type BA.1 représente 90 % des variants circulants, et le sous-type BA.2 entre 3 et 4 %, surtout en Afrique et en Asie. Tous ces sous-variants semblent avoir les mêmes caractéristiques. »

Taux de croissance accru par rapport à BA.1

Au Royaume-Uni, où la proportion de cas BA.2 est actuellement faible, la UK Health Security Agency (UKHSA) le considère comme un variant d'intérêt (Variant Under Investigation) du fait d'un nombre croissant de séquences BA.2 identifiées dans le pays et au niveau international. La UKHSA rapporte 426 cas de BA.2 confirmés par séquençage, avec un premier cas datant du 6 décembre.

« Les premières analyses suggèrent un taux de croissance accru par rapport à BA.1. Cependant, les taux de croissance ont un faible niveau de certitude au début de l’émergence d’un variant et une analyse plus poussée est nécessaire », souligne l'agence.

D'après la UKHSA, plus de 8 000 séquences de BA.2 provenant de 40 pays - dont 6 411 du Danemark - ont été téléchargées sur la plateforme Gisaid (Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data), initialement prévue pour le partage d'information sur la grippe avant d'être étendue au Covid.

« Il n'y a jusqu'à présent pas suffisamment de preuves pour déterminer si BA.2 provoque une maladie plus grave qu'Omicron BA.1, les données sont limitées et l'UKHSA continue d'enquêter », précise Meera Chand de l'UKHSA.

Pas plus d'hospitalisations avec le sous-variant BA.2

Au Danemark, le sous-variant BA.2 représente près de la moitié de tous les cas d’Omicron et gagne du terrain, selon le Statens Serum Institut. « D’autres pays connaissent également une augmentation des cas BA.2 - Grande-Bretagne, Norvège et Suède –, mais il semble que leur augmentation n’ait pas atteint jusqu’à présent le même niveau qu’au Danemark », lit-on dans un communiqué.

Si l'institut évoque de nombreuses différences entre BA.1 et BA.2 en termes de mutations dans les domaines les plus importants du virus, les données manquent encore pour déterminer si les deux sous-variants divergent également en termes de propriétés.

En revanche, les premières analyses « ne montrent aucune différence entre les hospitalisations pour BA.2 et BA.1 », rapporte l'institut, précisant que des analyses sont en cours pour évaluer l'infectiosité et l'efficacité vaccinale face à BA.2. « Nous nous attendons à ce que les vaccins aient un effet contre les formes graves en cas d’infection à BA.2 », est-il précisé.


Source : lequotidiendumedecin.fr