Durant le week-end, le dispositif de surveillance introduit en Italie en mai dernier au lendemain du déconfinement et déjà largement renforcé depuis, a été retouché : la palette de tests de dépistage est renforcée. L’objectif est d’éviter un nouveau confinement qui affaiblirait l’économie déjà mise à mal avec la première vague.
Selon les dernières données, entre 100 000 et 130 000 tests sont effectués chaque jour à l’échelle nationale, dans les « drive in » implantés dans les hôpitaux (RT-PCR) mais aussi à proximité des aéroports et des ports italiens (tests antigéniques par prélèvement nasal) et en laboratoires (sérologies, tests rapides d'orientation diagnostique dits TROD et RT-PCR).
Le plan de dépistage de masse peaufiné par le gouvernement s’appuie sur les propositions de certains praticiens comme le Pr Andrea Crisanti qui préconise le déploiement de 300 000 tests par jour pour combattre l’épidémie. Mais cette proposition ne séduit pas toute la communauté médicale. À commencer par le Pr Massimo Clementi directeur du laboratoire de biologie et virologie de l’hôpital San Raffaele de Milan. « Nous dépisterons au mieux quelques patients asymptomatiques de plus, cela ne vaut pas le coup en termes de dépenses et puis, en l’état actuel, nous n’avons pas suffisamment de structures pour nous lancer dans une telle opération », estime ce praticien.
Ainsi pour désengorger les centres de dépistage, le gouvernement veut distribuer 5 millions de tests antigéniques (prélèvement nasal) aux généralistes agréés par la Sécurité sociale. L’idée est de mobiliser les quelque 40 000 cabinets médicaux implantés dans tout le pays. Un ballon d’essai a déjà été lancé dans la région du Latium. La Fédération italienne des pharmaciens (FOFI) a demandé d’impliquer également les officines dans les opérations de dépistage comme la France et la Belgique.
Une liste des tests sérologiques validés par le Conseil scientifique et l’Institut supérieur de la santé (ISS) devrait être publiée afin de permettre les dépistages en officines. Pour sa part, la ministre de l’Éducation Lucia Azzolini réclame la mise en place d’un programme de tests rapides (salivaires RT-LAMP) dans les établissements scolaires pour combattre la propagation du virus. Qualifiés de moins traumatisants pour les enfants et les adolescents que la RT-PCR ou les tests antigéniques, ils sont toutefois considérés comme moins fiables par la communauté médicale italienne. Le Conseil scientifique qui a été saisi devrait rendre son verdict sous peu.
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