Amélioration de la prévention vaccinale

Trois nouvelles recommandations qui constituent un réel progrès

Publié le 02/12/2022
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La HAS préconise désormais de vacciner tous les nourrissons jusqu’à 24 mois contre les infections invasives à meningocoques B (IIMB) par le vaccin protéique 4CMenB ; de vacciner les nourrissons avant l’âge de 6 mois contre les rotavirus ; de vacciner les femmes enceintes contre la coqueluche : retour sur le pourquoi de ces nouvelles recommandations.
La vaccination remplace celle des proches

La vaccination remplace celle des proches
Crédit photo : BURGER/PHANIE

L’objectif est de prévenir les formes graves et de diminuer les hospitalisations

L’objectif est de prévenir les formes graves et de diminuer les hospitalisations
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Le délai médian d’arrivée à l’hôpital est de 19 heures, dans une infection ou chaque heure compte

Le délai médian d’arrivée à l’hôpital est de 19 heures, dans une infection ou chaque heure compte

Le décryptage du génome ménincococcique a ouvert les perspectives

Le décryptage du génome ménincococcique a ouvert les perspectives
Crédit photo : SPL/PHANIE

Deux progrès vaccinologiques majeurs ont permis la mise au point de vaccins efficaces contre les infections invasives à meningocoques (IIM) dès l’âge de 6 semaines :

- La conjugaison : c’est la liaison chimique stable du polysaccharide avec une protéine conférant à l’ensemble les propriétés immunologiques de celle-ci, c’est-à-dire induisant des Ac bactéricides dès l’âge de six semaines. Le vaccin fait ici mieux que la nature.

Le premier succès de cette technique a été la mise au point du vaccin conjugué Haemophilus b (Hib), permettant de diminuer le nombre d’II-Hib, de 600 par an chez les moins de 5 ans avant vaccination, à 37 cas recueillis entre 1999 et 2014, tous chez des enfants non à jour de leur vaccination.

On a ensuite mis au point les vaccins conjugués pneumococciques, puis les vaccins conjugués méningo C, A, et ACWY. Ce procédé ne fonctionne pas pour le sérogroupe B, du fait d’une parenté antigénique entre le polysaccharide de ce sérogroupe et nos membranes neuronales.

- La vaccinologie inverse : l’identification du génome de cette bactérie a permis la recherche de segments d’ADN responsables de la synthèse de protéines suscitant l’apparition d’Ac bactéricides. Quatre protéines situées à la surface du méningocoque ont ainsi été sélectionnées, qui constituent le vaccin protéique 4CMenB (Bexero) : trois protéines recombinantes (fHBP, Nad A, NHBA), auxquelles est associée une protéine issue de vésicules de membrane externe spécifique d’une souche B épidémique néo-zélandaise : NZ-Por-A-1.4. Il s’agit donc d’un vaccin comportant quatre protéines s’affranchissant de la capsule, susceptibles d’agir en synergie permettant une large couverture de souches. Son immunogénicité a été démontrée dans toutes les tranches d’âge.

Ancien chef de service de Pédiatrie, hôpital Jean Verdier 93140 Bondy, membre d’Infovac

Pr Joël Gaudelus

Source : Bilan Spécialiste