« La transferrine du liquide céphalo-rachidien, un nouveau biomarqueur, lorsqu’elle est associée au biomarqueur actuel la protéine Tau totale constitue un test diagnostique fiable premortem de maladie de Creutzfeldt-Jakob sporadique (MCJs) », annoncent trois chercheurs de Cleveland (Ohio), Ajay Singh et coll. Cette conclusion est l’aboutissement du travail qu’ils ont mené auprès de 99 sujets décédés de MCJs, en les comparant à 75 autres dont le décès était dû à une démence autre qu’une MCJ.
Les échantillons de liquide cépahalo-rachidien (LCR) avaient été prélevés de 0,3 à 36 mois avant le décès. Ont été analysés les taux de transferrine totale (et ses isoformes Tf-1 et Tf-ß2), la saturation de la transferrine. Les évaluations ont été faites indépendamment, puis en association avec le marqueur actuel, la protéine Tau.
La spécificité est passée à 87,5 %.
Le calcul statistique a permis d’évaluer la valeur du marqueur par rapport aux sujets témoins. Au cours de la MCJs, les taux de transferrine cérébrospinale sont globalement plus bas et ceux de la protéine Tau totale, augmentés. La transferrine a permis d’identifier les cas avec une spécificité de 71,6 %, une sensibilité de 85 %, un ratio de survenue positif de 3 et négatif de 0,2. La précision diagnostique était de 80,1 %. L’âge et la durée de l’affection n’influent pas sur ces données. Lorsque la transferrine était associée à la protéine Tau totale, toutes les valeurs ont augmenté. Ainsi, la spécificité est passée à 87,5 %, le ratio de survenue positif s’est élevé à 6,8 %, le ratio négatif n’a pas évolué, la valeur prédictive positive est passée à 91 % et la valeur négative à 80 %, la précision enfin à 86,2 %.
Si la recherche s’est focalisée spécifiquement sur ce marqueur c’est en raison de travaux récents. En effet, il a été mis en évidence une dyshoméostasie du fer cérébral au cours de la MCJs. Elle se traduit par une élévation locale de la transferrine. Les conséquences sur le taux cérébrospinal de la protéine étaient inconnues. L’objectif du travail d’Ajay Singh et coll. était d’en apprécier l’évolution et de tester sa capacité à fournir un biomarqueur de l’affection. L’association transferrine et protéine Tau totale devrait tenir ses promesses de fiabilité.
La transferrine offre plusieurs avantages dans cette indication : résistante à la dégradation enzymatique, elle peut être dosée sur des échantillons mal conservés de LCR. Son isoforme ß2, spécifique du LCR, montre la même valeur diagnostique, en cas de contamination du prélèvement par du sang. La transferrine, plus abondante que Tau dans le LCR, peut être dosée sur de faibles volumes.
PLoS ONE, mars 2011, vol 6, n°3, e16804.
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