Vaccination contre le Covid : la 4e dose protège contre les formes sévères liées à Omicron chez les 60 ans et plus

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Publié le 06/04/2022
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Crédit photo : PHANIE

Selon une étude israélienne publiée dans le « New England Journal of Medicine », le recours à une quatrième dose de vaccin contre le Covid-19 - soit une deuxième dose de rappel - réduit le risque de forme sévère chez les personnes de 60 ans et plus pendant au moins quatre mois. La protection contre les infections est, elle, de plus courte durée.

Depuis le 2 janvier dernier, l'État d'Israël administre une quatrième dose du vaccin à ARNm Comirnaty de Pfizer-BioNTech chez les 60 ans et plus. Les chercheurs de l'institut des sciences Weizmann ont tenté d'évaluer l'impact de cette mesure de santé publique à partir des données de 1,25 million de personnes, éligibles à la quatrième dose (bases du ministère de la Santé). Ces données datent du 10 janvier au 2 mars, période où le variant Omicron était déjà prédominant.

L'objectif : déterminer si le recours à une quatrième dose dans une population vulnérable a un effet significatif sur la morbimortalité liée à ce nouveau variant plus résistant aux vaccins.

Les risques d'infection convergent après 6 semaines

Les chercheurs ont comparé le risque d'infection au sein de trois groupes de personnes : le premier groupe incluant celles ayant reçu la quatrième dose depuis au moins huit jours, le deuxième celles n'ayant reçu que trois doses et le troisième celles ayant reçu leur quatrième dose moins de huit jours auparavant (groupe dit de contrôle interne).

L'incidence des formes sévères était de 1,5 cas-jours pour 100 000 personnes ayant reçu une quatrième dose, de 3,9 dans le groupe trois doses et de 4,2 dans le groupe de contrôle interne. Le risque de développer une forme sévère de la maladie, ajusté pour les facteurs de risque, était divisé par 3,5 dans le groupe ayant quatre doses par rapport au groupe trois doses. Il était également 2,3 fois moins élevé que dans le groupe de contrôle interne.

Les chercheurs ont également constaté une réduction du risque d'infection, quel que soit le niveau de sévérité : 177 cas-jours pour 100 000 personnes dans le groupe quatre doses à quatre semaines, contre 361 pour 100 000 dans le groupe trois doses et 388 pour 100 000 dans le groupe de contrôle interne, soit un risque d'infection divisé par respectivement 2 et 1,8.

Au-delà de six semaines, les chercheurs ont montré que la quatrième dose ne protégeait plus significativement contre l'infection, mais protégeait toujours contre les formes sévères, et cela jusqu'à quatre mois de suivi.

Un pic de protection à la quatrième semaine

« Nos données indiquent que la protection contre le variant Omicron », procurée par une quatrième dose, « atteint son maximum lors de la quatrième semaine, à la suite de quoi le taux de protection se réduit pour atteindre 1,1 à partir de la huitième semaine », détaillent les auteurs, qui estiment qu'un suivi plus long sera nécessaire pour connaître l'impact à plus long terme de cette quatrième dose sur le risque de formes sévères.

Certains biais potentiels n'ont pas été pris en compte, comme les éventuelles différences de comportement après une quatrième dose. « Les patients qui ont reçu leur dose de rappel peuvent être tentés de ne pas se faire tester en cas de symptômes », insistent les épidémiologistes. Le type de prise en charge, et notamment la prescription ou non de traitements antiviraux, n'est pas non plus renseigné dans la base de données consultée par les auteurs, alors que cela peut avoir un effet sur le risque d'évolution péjorative de la pathologie.

Ces réserves sont toutefois en partie levée par la comparaison faite avec le groupe de contrôle interne. « De manière générale, notre analyse apporte des arguments en faveur de l'efficacité de la quatrième dose pour ce qui est de réduire l'impact des infections par le variant Omicron », concluent les chercheurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr