Un Allemand de 60 ans n’a plus aucune trace du VIH dans l’organisme depuis plus de 5 ans, après une greffe de moelle osseuse. Il est ainsi le 7e cas probable de guérison du VIH. Le patient, qui souhaite rester anonyme, a été surnommé le « nouveau patient de Berlin », en référence au premier « patient de Berlin », Timothy Ray Brown, première personne déclarée guérie du VIH en 2008 et décédée d'un cancer en 2020.
Le sexagénaire, diagnostiqué séropositif en 2009, a reçu une greffe de moelle osseuse pour soigner une leucémie en 2015. Il a pu cesser son traitement antirétroviral fin 2018. Depuis, sa charge virale est indétectable, expliquent les chercheurs qui présenteront ces résultats lors de la 25e conférence internationale sur le sida, organisée à Munich du 22 au 26 juillet.
Sans être « absolument certains » que toutes les traces de virus aient été éliminées, les scientifiques estiment que « le cas de ce patient est très évocateur d'une guérison du VIH », indique le Dr Christian Gaebler, de l'hôpital de la Charité à Berlin, en charge du patient. « Il se sent bien et est enthousiaste à l'idée de contribuer à nos efforts de recherche », ajoute-t-il. Avec plus de cinq ans de rémission, cet Allemand « serait proche » d'être considéré comme guéri, a déclaré la Dr Sharon Lewin, présidente de la Société internationale du sida, lors d'une conférence de presse. Son cas diffère des autres rémissions de long terme, a-t-elle observé.
Un cas « prometteur »
Tous les autres patients guéris, à l’exception d’un, avaient tous en commun le fait d’avoir bénéficié d'une greffe de cellules souches d’un donneur présentant une mutation rare du gène CCR5 delta-32. Ces donneurs avaient hérité de deux copies du gène muté, une de chaque parent. Le nouveau patient de Berlin est le premier à avoir reçu des cellules souches d'un donneur n'ayant hérité que d'une seule copie, une configuration beaucoup plus courante faisant espérer davantage de donneurs potentiels.
Le « patient genevois », révélé en 2023, est une autre exception : en 2018, pour traiter une forme particulièrement agressive de leucémie, il a bénéficié d'une greffe de cellules souches d'un donneur ne présentant aucune mutation de ce gène. Son traitement antirétroviral a été progressivement allégé et définitivement arrêté en novembre 2021. Les analyses réalisées dans les 20 mois suivant l’arrêt n’ont permis de détecter ni particules virales, ni réservoir viral activable, ni augmentation des réponses immunitaires contre le virus dans l’organisme.
Alors que moins de 1 % de la population générale est porteuse de cette mutation protectrice du VIH, les donneurs de moelle compatibles potentiels sont rares mais ce nouveau cas alimente l’espoir d’obtenir davantage de guérisons du VIH.
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