VRS : des résultats prometteurs pour le premier vaccin à ARNm chez les adultes

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Publié le 20/12/2023

Crédit photo : NIH-Voisin/Phanie

Les données encourageantes d'une étude de phase 2-3 sur le premier vaccin ARNm dirigé contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les plus de 60 ans, développé par le laboratoire Moderna, ont été publiées dans le New England Journal of Medicine.

Reprenant la même technologie que le vaccin développé par la même firme contre le Covid 19, ce vaccin contient un brin d'ARNm codant pour la glycoprotéine F, médiateur de la fusion entre le virus et sa cellule hôte. Il s'agit d'une cible très conservée à travers tous les sous types de VRS. Le travail publié dans le New England est une étude randomisée contre placebo, menée chez 35 541 adultes de 60 ans et plus, dont la moitié a reçu une unique dose de 50 μg de vaccin, et l'autre moitié a reçu un placebo.

Les données des études antérieures de phase 1 ont montré que la protection assurée par le vaccin n'est effective que 14 jours après l'injection, aussi seules les infections survenant au-delà de cette période ont été prises en compte dans l'analyse. Selon les mêmes données préliminaires, la production d'anticorps dirigés contre la glycoprotéine F se poursuit jusqu'à six mois après l'immunisation.

Efficacité supérieure à 80 %

Après un suivi médian de 112 jours, les chercheurs ont constaté une efficacité du vaccin de 83,7 % contre les infections à VRS des voies respiratoires inférieures et de 82,4 % contre les formes sévères, définies par la présence d'au moins trois symptômes. Le vaccin prévenait 68,4 % des formes aiguës, nécessitant une hospitalisation.

Il avait une efficacité comparable contre les deux sous-types de VRS, bien que l'efficacité mesurée contre le sous-type A fût supérieure à celle contre le sous-type B, ce qui confirme les données des essais précédents. Les effets secondaires étaient plus fréquents chez les participants vaccinés : réactions cutanées locales (58,7 % chez les patients vaccinés contre 16,2 % dans le groupe placebo) mais aussi systémiques (fièvre, fatigue). Il n'y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne les effets secondaires graves.

Deux vaccins déjà disponibles

On estime que 5,2 millions de personnes ont été infectées par le VRS en 2019 dans les pays à hauts revenus, dont 470 000 patients hospitalisés et 33 000 décès.

Au cours de l'été dernier, deux vaccins préventifs contre le VRS ont été approuvés par la commission européenne : Arexvy (combinaison de l'antigène RSVPreF3 spécifique au VRS, avec le système adjuvant AS01E, produit par GSK), chez les sujets de plus de 60 ans, et Abrysvo (protéine recombinante contenant la glycoprotéine F, produit par Pfizer). Ce dernier vaccin non adjuvanté s'adresse non seulement aux sujets de 60 ans mais aussi aux nourrissons de la naissance à six mois, grâce à une immunisation passive après l'administration du vaccin à la mère pendant la grossesse.


Source : lequotidiendumedecin.fr