C’est un chantier colossal, emblématique à la fois du malaise du monde du travail et de la crise de la démographie médicale. Un an après la fameuse loi El Khomri qui a réduit le suivi médical des salariés au mimum minimorum, l’actuelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud vient de lancer, avec sa collègue Agnès Buzyn, une mission pour repenser toute la santé au travail.
Il faudra travailler vite. Le trio, composé d’un syndicaliste, d’un député et d’un expert, a jusqu’au 31 janvier pour rendre ses préconisations. Et si possible frapper fort. Il s’agit de mettre en avant la qualité de vie dans les entreprises, mais aussi de relancer la prévention dans le monde du travail. Car, même si de premiers résultats encourageants sont enregistrés sur ce versant, accidents du travail et maladies professionnelles conjugués font quand même encore plus d’un million de victimes chaque année...
Mais comment concilier ces objectifs avec des effectifs de médecins en chute libre ? C’est évidemment toute la difficulté de la tâche: en dix ans, on a perdu 30% des médecins du travail ; et ce n’est pas fini, puisque les trois quarts de ceux qui sont encore en poste prendront leur retraite dans moins de dix ans… C’est l’avenir même des services de santé au travail qui est en jeu. Et au-delà, ce dossier ouvre aussi sur les défis du moment. Comment faire de la médecine avec moins de médecins ? Comment repenser l’attractivité des disciplines les plus boudées ? Et jusqu'où faut-il élargir le périmètre d’intervention de la médecine de ville ?
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