Reconnexion et neuroplasticité

« Dans des modèles précliniques, nous avons montré qu’il existait un type de neurones très importants ayant la capacité de recruter des fibres nerveuses restantes, explique le neuroscientifique Grégoire Courtine. La stimulation de cette zone est donc associée avec la création de nouvelles fibres nerveuses. » Cet effet est très local, mais il permet la reconnexion partielle entre les régions de la moelle épinière encore intactes, de part et d’autre de la lésion.

« Ce qui est encourageant, c’est que nous observons une accumulation d’améliorations au fil du temps chez les patients qui bénéficient de cette stimulation de la moelle épinière, ajoute l’ingénieur et neuroscientifique Chet Moritz, de l’université de Washington. Même quand l’appareil est éteint, on observe une amélioration de la motricité. Nous pensons que la stimulation induit une neuroplasticité et une repousse de terminaisons nerveuses même quand l’appareil n’est pas allumé. »

La plateforme de stimulation a été développée par l’entreprise Onward Medical cofondée par Grégoire Courtine. Des démarches ont été entamées pour obtenir une autorisation de mise sur le marché en Europe. « Il ne s’agit pas seulement d’un dispositif destiné à améliorer les séances de réhabilitation, prédit-il. Il peut être emporté par les patients chez eux et utilisé au quotidien. » Des discussions sont également en cours avec la Food and Drug Administration (FDA), et Onward Medical espère pouvoir commercialiser son dispositif aux États-Unis avant la fin de l’année 2024.